EN BREF – Depuis dix ans, une famille se bat pour que la lumière soit faite sur les causes et les circonstances de la mort de Marie, le 22 février 2009 à l’Alpe d’Huez. Mais le 19 novembre, la cour d’appel de Grenoble a, à son tour, rejeté sa demande d’actes complémentaires, notamment d’exhumation et d’autopsie du corps. Et confirmé la thèse de l’accident, rejetant les soupçons d’homicide volontaire et de faux en écriture publique. La famille a d’ores et déjà annoncé se pourvoir en cassation.
La mort de Marie, le 22 février 2009, sur les pistes de l’Alpe d’Huez reste pour l’heure accidentelle aux yeux de la justice. En confirmant l’ordonnance de non-lieu prise le 17 janvier 2019, la cour d’appel de Grenoble a, mardi 19 novembre, rejeté la requête de la famille de la jeune skieuse de 22 ans.
Le 10 septembre dernier, ses parents et sa sœur réclamaient que l’enquête judiciaire se poursuive sur la base de soupçons d’homicide volontaire et de faux et usage de faux en écriture publique*. Sa famille espérait surtout que la procédure, en allant plus loin, puisse permettre de faire la lumière sur les causes et les circonstances de la mort de la jeune femme.
Que s’est-il passé ce jour de février 2009 dans cette station de ski de l’Isère ? Une jeune skieuse de 22 ans de la région parisienne était retrouvée morte. Comment ? Dans quelles circonstances ? Depuis dix ans, les enquêteurs s’en tiennent à la piste de l’accident. Depuis dix ans, sa famille doute et pointe les nombreuses zones d’ombre qui entourent ce dossier.
Pour la cour d’appel, l’enquête n’a pas permis de vérifier les soupçons de crimes
La chambre de l’instruction ne l’a pas suivie. « Toutes les demandes de la partie civile – transport sur les lieux, exhumation du corps, audition du médecin et des témoins – ont déjà fait l’objet de décisions du juge d’instruction, puis de la chambre de l’instruction ou de son président qui ont rejeté ces demandes », souligne la cour d’appel dans son arrêt.
Pour la cour d’appel, l’enquête n’a pas permis de vérifier les soupçons de crimes. Que ce soit de faux en écriture publique que constitueraient les procès verbaux des secouristes ou le certificat de décès ou d’homicide volontaire.
La famille de la skieuse a annoncé se pourvoir en cassation
Cette enquête, la famille et sa défense la jugent justement limitée au regard d’une précédente décision de la cour d’appel de mars 2015. Elles réclamaient l’exhumation et l’autopsie du corps, un nouveau transport sur les lieux, de nouvelles auditions et les vérifications des comptes Facebook et des communications téléphoniques des deux personnes qui accompagnaient leur fille ce jour-là. Or seules les auditions de la famille et la demande de communication du volet médical du certificat de décès ont été réalisées.
En septembre 2015, le parquet avait dit ne pas s’opposer à de tels actes complémentaires. Mais le magistrat instructeur avait rejeté la demande d’autopsie. Rejet que confirmera la chambre de l’instruction. Affaire close ? La famille a annoncé se pourvoir en cassation.
Patricia Cerinsek
* L’audience n’était pas publique.