Institut de biologie et de pathologie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann - Placegrenet.fr

Deux ins­tal­la­tions du CHU Grenoble-Alpes moder­nisent l’a­na­lyse médicale

Deux ins­tal­la­tions du CHU Grenoble-Alpes moder­nisent l’a­na­lyse médicale

FOCUS – Le CHU Grenoble-Alpes pré­sen­tait, ce mer­credi 20 novembre, les deux nou­veaux équi­pe­ments de son Institut de bio­lo­gie et de patho­lo­gie (IBP). Deux inno­va­tions de taille dans le domaine de l’analyse médi­cale, aussi bien en bio­chi­mie qu’en bac­té­rio­lo­gie. Avec, à la clé, de consi­dé­rables gains de temps.

Analyse médicale : l'Institut de Biologie et de Pathologie (IBP) du CHU Grenoble-Alpes a développé deux installations novatrices. Institut de biologie et de pathologie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann - Placegrenet.fr

Institut de bio­lo­gie et de patho­lo­gie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann – Placegrenet​.fr

Trois mil­lions d’euros. Tel est le coût total des deux équi­pe­ments inno­vants pré­sen­tés ce mer­credi 20 novembre par le CHU Grenoble-Alpes (Chuga). De quoi per­mettre à l’é­ta­blis­se­ment de faci­li­ter les ana­lyses médi­cales dans les domaines de la bio­chi­mie, de la bac­té­rio­lo­gie, la para­si­to­lo­gie et la mycologie.

Dernier arrivé, l’équipement de bio­chi­mie médi­cale est entré en fonc­tion­ne­ment défi­ni­tif en juin 2019. Il per­met de relier sur une même chaîne toutes les étapes d’analyse d’un pré­lè­ve­ment. Et ainsi de pré­pa­rer, puis d’a­na­ly­ser dif­fé­rents échan­tillons de sang, d’urine ou encore de liquide céphalo-rachidien.

500 tubes par heure

« En pic horaire, nous ana­ly­sons envi­ron 500 tubes par heure, explique Dorra Guergour, bio­lo­giste res­pon­sable de la pla­te­forme. Cela nous a per­mis de gagner du temps, notam­ment pour les exa­mens d’urgence sur les mar­queurs car­diaques. » Une telle rapi­dité accé­lère le diag­nos­tic, mais faci­lite éga­le­ment le suivi du patient, en per­met­tant par exemple de véri­fier l’efficacité d’un médi­ca­ment ou d’a­jus­ter un dosage.

Analyse médicale : l'Institut de Biologie et de Pathologie (IBP) du CHU Grenoble-Alpes a développé deux installations novatrices. Institut de biologie et de pathologie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga).

Institut de bio­lo­gie et de patho­lo­gie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann – Placegrenet​.fr

Les tubes passent sur un tapis de trans­port qui les redi­rige vers les modules adé­quats. « Ils sont tous équi­pés d’un code-barres, pour­suit Dorra Guergour. Avant chaque module, se trouve un lec­teur, ce qui va per­mettre de les orien­ter sur une voie ou sur une autre. » Les pré­lè­ve­ments ayant besoin de pas­ser à la cen­tri­fu­geuse se diri­ge­ront par exemple dans sa direc­tion, tan­dis que les autres pren­dront un rac­courci vers l’analyseur.

Besoin d’une ana­lyse en prio­rité ? « Si un tube est plus urgent qu’un autre, il pousse les autres. » Entre l’arrivée du tube et le rendu du résul­tat s’écoulent ainsi à peine trois quarts d’heure en moyenne.

Un équi­pe­ment pion­nier en bactériologie

L’installation de bac­té­rio­lo­gie, elle, est déjà en place depuis 2016. « Le déve­lop­pe­ment s’est fait sur deux ans, explique Thomas Girard, ingé­nieur, car nous avions toute l’informatique à déve­lop­per. » Traditionnellement, pour effec­tuer une ana­lyse bac­té­rio­lo­gique ou myco­lo­gique, un tech­ni­cien de labo­ra­toire dépose une quan­tité de pré­lè­ve­ment sur une boîte de Petri, un réci­pient trans­pa­rent. Après la mise en culture, il peut lire les résultats.

Institut de biologie et de pathologie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann - Placegrenet.fr

Institut de bio­lo­gie et de patho­lo­gie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann – Placegrenet​.fr

La machine déve­lop­pée par le Chuga, dis­pose, elle, cette matière de manière auto­ma­ti­sée, puis prend une photo des résul­tats, afin que les tech­ni­ciens n’aient plus qu’à les interpréter.

« Toutes les pho­tos sont sto­ckées dans une base de don­nées qui nous per­met de consul­ter très faci­le­ment les pré­lè­ve­ments qu’a déjà faits le patient. »

Une auto­ma­ti­sa­tion qui a fait aug­men­ter l’activité de 20 % en trois ans, per­met­tant même aux ana­lyses de l’hôpital de Voiron d’être rapa­triées dans le ser­vice avant la fusion défi­ni­tive des deux éta­blis­se­ments en jan­vier 2020. « Ce sys­tème a fait de Grenoble un site de réfé­rence. Nous avons eu 45 visites d’hôpitaux qui vou­laient venir décou­vrir les pro­cé­dés avant de réa­li­ser leurs appels d’offre. »

« Ces pro­cé­dés ne font pas dis­pa­raître les techniciens »

Dans les deux cas, les entre­prises ayant déve­loppé le pro­jet ont formé les tech­ni­ciens de labo­ra­toire du Chuga. « Ces pro­cé­dés ne les font pas dis­pa­raître, puisqu’il y a tou­jours besoin de main d’œuvre pour mettre en route et sur­veiller le fonc­tion­ne­ment de ces machines, cer­ti­fie Hervé Pelloux, chef du pôle bio­lo­gie et patho­lo­gie. Les deux uni­tés assurent d’ailleurs avoir déve­loppé ces nou­veaux équi­pe­ments à moyens constants.

Thomas Girard, ingénieur hospitalier au sein de l'Institut de biologie et de pathologie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann - Placegrenet.fr

Thomas Girard, ingé­nieur hos­pi­ta­lier au sein de l’Institut de bio­lo­gie et de patho­lo­gie au CHU Grenoble-Alpes (Chuga). © Manon Heckmann – Placegrenet​.fr

Selon Thomas Girard, le per­son­nel a même tout à y gagner. « Cela per­met aux tech­ni­ciens d’abandonner les tâches péri­phé­riques et de se concen­trer sur l’expertise. Cela peut aussi pré­ve­nir chez eux l’apparition de troubles mus­culo-sque­let­tiques. » Le dépôt de pré­lè­ve­ments sur les boîtes de Petri à la main à lon­gueur de jour­née pou­vait effec­ti­ve­ment cau­ser chez les tech­ni­ciens les mêmes dou­leurs que les ouvriers accom­plis­sant des tâches répétitives.

Quid de l’exactitude des résul­tats ? Pour l’instant, les ana­lyses bac­té­rio­lo­giques et myco­lo­giques res­tent lues par les tech­ni­ciens eux-mêmes, et non par la machine. « Des intel­li­gences arti­fi­cielles peuvent faire ce tra­vail mais, à ce jour, elles res­tent moins exactes que l’œil humain. » Peut-être plus pour très longtemps…

Raphaëlle Denis

RD

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