EN BREF – Les gilets jaunes de l’agglomération grenobloise ont été délogés, samedi soir, par les forces de l’ordre d’un hangar qu’ils squattaient sur le site Neyrpic, à Saint-Martin-d’Hères. Opposés au projet de centre commercial, les militants y avaient symboliquement installé leur « maison du peuple ».
Ce dimanche 17 novembre, les gilets jaunes de l’agglomération grenobloise espéraient fêter leur anniversaire dans leur « maison du peuple » improvisée sur le site Neyrpic à Saint-Martin‑d’Hères, où ils s’étaient installés depuis mercredi dernier. Mais la fête a tourné court. Vers 22 h 30 samedi soir, une trentaine de policiers cagoulés avec trois chiens sont venus expulser les militants du hangar qu’ils occupaient, rapportent ces derniers.
« On ne faisait pas de mal, regrette l’un d’eux. On trouvait que notre projet était légitime. On s’est autorisés à installer un système d’autogestion. » Les militants espèrent encore convaincre le maire communiste David Queiros de les laisser occuper les locaux. S’il refuse ? « On reviendra ! Pas question de laisser les politiques décider seuls du devenir des communs. Ici, c’est un espace commun qui appartient au peuple », répond un gilet jaune, déterminé.
« Europacity a été abandonné, Neyrpic doit aussi être empêché »
Les gilets jaunes n’ont pas choisi Neyrpic par hasard pour installer leur maison du peuple. La mairie de Saint-Martin‑d’Hères a prévu de transformer la friche industrielle en centre commercial. Un projet qui n’a aucun sens pour Michel, gilet jaune : « On détruit pour encore encourager la consommation au lieu de préparer l’avenir. »
D’autres militants faisant cause commune contre le projet de centre commercial sont venus s’associer à ce mouvement de désobéissance civile des gilets jaunes : des membres de Neyrpic Autrement, d’Alternatiba Grenoble, d’Action non violente Cop 21, d’Extinction Rebellion et des Jeunes pour le climat.
Tous ces mouvements rejettent en bloc le projet qu’ils jugent climaticide.
« Europacity a été abandonné, Neyrpic doit aussi être empêché » déclare une militante d’Alternatiba. Pour l’heure, le centre commercial est toutefois loin d’être ouvert. Le deuxième permis de construire délivré par la Ville au promoteur Apsys a été attaqué sur plusieurs aspects. Les recours devront tous passer devant les juges avant que la première pierre ne soit posée. Et d’ici là, les élections municipales pourraient bien rebattre les cartes.
Séverine Cattiaux