FIL INFO – Depuis le 4 novembre, les crèches de la commune de Seyssinet-Pariset, en Isère, acceptent de nouveau le lait maternel. Après l’avoir interdit en juillet, l’équipe municipale conduite par le maire Marcel Repellin (Divers droite) se ravise quatre mois plus tard, sous la pression notamment d’une forte mobilisation dépassant largement le périmètre de la commune.
Le lait maternel est de nouveau en odeur de sainteté dans les crèches municipales de Seyssinet-Pariset.
Pétition, mobilisation des associations, avertissement du préfet et menace d’un recours en justice ont fait plier la mairie Divers droite.
Toutefois, pour se prémunir de tout risque éventuel, la commune demandera aux parents désireux de fournir du lait maternel de s’engager à respecter un protocole qu’ils signeront dès l’entrée de leur enfant à la crèche. Une procédure se pratiquant déjà dans de nombreuses communes.
11 000 signatures pour la pétition pro-lait maternel
Le revirement de la commune de Seyssinet-Pariset n’est pas si étonnant. En interdisant le lait maternel dans les crèches, la commune n’était pas dans les clous. Dans son courrier du 11 septembre dernier, le préfet de l’Isère a ainsi demandé au maire le retrait de sa délibération de juillet, au motif que ce refus du lait maternel était « entaché d’excès de pouvoir ».
Au-delà de cet aspect juridique, suffisant pour rayer d’un trait de plume la délibération, l’équipe municipale ne s’attendait pas à voir se dresser contre elle une mobilisation d’ampleur, dépassant largement le cadre communal.
En atteste le succès de la pétition de Bien naître et grandir, ayant recueilli près de 11 000 signatures.
Nombre d’associations locales et nationales autour de l’allaitement et de la naissance, ainsi que des professionnels de santé ont en outre fermement condamné le choix de la commune.
Tous mettent en exergue les bienfaits du lait maternel pour le développement des bébés. Et estiment scandaleux que des mamans se retrouvent « confrontées au choix cornélien de sevrer leur bébé pour reprendre le travail ou de rester à la maison pour continuer à l’allaiter », comme le dénonce le collectif pour le soutien de l’allaitement dans les crèches de Seyssinet-Pariset. Déterminé à ne rien lâcher, celui-ci n’a d’ailleurs pas hésité à déposer un recours auprès du tribunal administratif.
Le collectif restera « vigilant »
Quatre mois de bataille plus tard, les parents des crèches de Seyssinet-Pariset savourent leur victoire, quand bien même ils ne peuvent s’empêcher de regretter de ne pas avoir été associés à la rédaction de la charte d’engagement des parents. Le collectif prévient par ailleurs qu’il demeurera « vigilant quant à l’application du nouveau protocole produit par la municipalité ».
Séverine Cattiaux