FIL INFO – La cour d’assises de l’Isère s’est concentrée mardi 5 novembre sur la personnalité et le parcours du père, Sami Bernoui, dans l’affaire des parents salafistes accusés après la mort de leur petite fille de quinze mois en 2017.
Un double visage, une double vie, et deux périodes dans son existence. Sami Bernoui, 26 ans aujourd’hui et père de Hafsa Bernoui morte le 1er mars 2017, s’est exprimé depuis le box des accusés avec calme.
Par ses lettres à Noémie Villard, la mère de ses enfants, « la plus belle femme de la terre et du paradis », celle qu’il dessine avec talent sur ses courriers, il se montre amoureux.
Par ses SMS envoyés à la même Noémie Villard, il se montre aussi amoureux, mais pas seulement : « T’es pas obéissante, ça va pas le faire », « Vas‑y reste là-bas, je te pardonnerai pas, reste dans ta bouse », « T’auras des comptes à rendre ». L’homme effraie alors sa femme, qui craint ses excès de colère.
De 18 heures à 5 heures du matin chez une autre femme
La journée, il la passe avec Noémie Villard, puis vit de 18 heures à 5 heures du matin chez une autre femme avec qui il a pour projet de se marier, avant un départ avec ses deux femmes pour l’Algérie.
Chez cette deuxième compagne, alors que dans son foyer familial il n’y a plus d’électricité, il regarde la télé, joue aux jeux vidéo, recharge son portable, apporte de la nourriture. Il dort peu, se douche, puis retourne dans son foyer familial, où Noémie Villard doit porter le voile contrairement à sa seconde compagne.
Cette période de jeune adulte contraste avec la première période de sa vie. Plus jeune, il fait face à la violence de son père, qu’il ne veut pas accabler à l’audience, et se sauve grâce à la danse qu’il pratique avec talent dans son quartier de l’Arlequin. Il y prend des cours, puis en donne. Et avec son groupe Les Feel funky, il part aux États-Unis à l’été 2012. « Je vivais de ma passion », raconte-t-il. En 2013, tout s’arrête. Il abandonne la danse et choisit la religion.