FOCUS – Après le succès mitigé des récentes marches pour le climat en France, le mouvement Youth for climate France cherche à rebondir. Les rencontres qui viennent de se tenir à Grenoble, du 26 octobre au 2 novembre, ont permis d’ouvrir quelques nouvelles pistes et de poser les bases d’une charte fondatrice.
Après Nancy et Bordeaux, les rencontres de Youth for climate France se sont tenues à Grenoble durant plusieurs jours. L’occasion pour les jeunes militants de réfléchir sur le sens de leur lutte et la stratégie à mener, alors que le mouvement existe depuis quelques mois.
« On s’est enfin mis d’accord sur ce qu’on est, ce qu’on veut et ce qu’on veut faire à travers la rédaction d’une charte », retient Emma, la mine réjouie, ce samedi 2 novembre, alors qu’elle s’apprête à quitter Grenoble pour rejoindre l’Allemagne.
Car la jeune étudiante de 18 ans, originaire de Toulon, a fait près de 1 000 km, en train bien sûr, depuis l’Allemagne où elle poursuit ses études. Ce afin de participer aux assises de Grenoble.
Une illustration parmi d’autres qui en dit long sur la détermination des militants de Youth for climate pour « sauver la planète ».
« Cela n’a pas de sens d’étudier si notre avenir est compromis »
Initié par les lycéens, Youth for climate entend protester contre l’inaction des élus et décideurs face au réchauffement climatique. Ce mouvement international s’est essentiellement fait connaître à travers l’organisation de « grèves de l’école ». Des actions revenant à sécher les cours pour marcher dans la rue et montrer sa colère face au manque de volonté politique.
« Cela n’a pas de sens d’étudier si notre avenir est compromis », justifie Thomas, militant grenoblois de 17 ans. Ce dernier a donc décidé de consacrer une année de césure à la cause environnementale.
Youth for climate à la recherche d’un nouveau souffle
Venus du Mans, de Mâcon, de Saint-Quentin-en-Yvelines et de tous les coins de l’Hexagone, 80 militants de Youth for climate France se sont réunis à Grenoble du 26 octobre au 2 novembre. Enjeu de ces temps d’échange ? S’entendre sur les valeurs, les principes du mouvement et envisager de nouveaux moyens d’action afin de lui donner un nouveau souffle. Le tout consigné dans une charte.
Un nouveau souffle, alors que le mouvement n’a même pas un an ? Force est de constater que les marches ne font déjà plus recettes.
Réunissant 200 000 jeunes en France, la première marche des jeunes avait en effet fait le plein le 15 mars. Mais on ne peut pas en dire autant des « grèves de l’école » organisées en mai et septembre, tout au moins en France.
ll ne faut toutefois pas jeter le bébé avec l’eau du bain, remarque Enzo Vasseur, qui rappelle que « ces marches ont un rôle pédagogique essentiel, mais aussi un effet d’entraînement incitant d’autres jeunes à [les] rejoindre et permettent d’échanger des idées ».
Vers une diversification des actions
Validée par l’ensemble des participants, « la charte de Grenoble » ne sera pas rendue publique avant que l’ensemble des groupes locaux en aient pris connaissance et aient fait part de leur retour.
Un groupe de militants qui répondait aux questions de journalistes, ce samedi 2 novembre, a toutefois levé le voile sur quelques évolutions qui s’annoncent.
Le mouvement Youth for climate devrait ainsi diversifier ses actions, quitte à employer des tactiques de désobéissance civile, afin de « combattre et démanteler le système actuel ».
Au vue de l’incapacité des décideurs à prendre la mesure de l’ampleur du péril climatique, il semble également nécessaire aux jeunes de mettre, sans tarder, les mains dans le cambouis pour « construire des alternatives »… et sauver la planète.
Séverine Cattiaux