EN BREF – Le Centre du graphisme d’Échirolles propose une nouvelle exposition, « Alain Le Quernec, du dernier cri », qui met à l’honneur l’artiste du même nom. Soit l’un des grands affichistes et graphistes français, reconnu internationalement pour ses affiches engagées. À découvrir jusqu’au 26 janvier 2020.
Alain Le Quernec est une grande figure de l’image. En plus d’être membre du cercle restreint et huppé de l’Alliance graphique internationale (A.G.I), il a été professeur agrégé d’arts plastiques. Durant toute sa carrière, cet observateur de la vie sociale et politique a proposé des affiches dans le domaine public non marchand.
Le Centre du graphisme d’Échirolles propose actuellement de faire découvrir son œuvre et son univers à travers une centaine d’affiches, éditions, travaux personnels, croquis préparatoires et dessins pour le journal Le Monde. Mais aussi des rencontres, des ateliers de pratiques artistiques, ainsi que des masterclasses avec l’auteur.
Ses réalisations engagées traitent des mouvements sociaux, des grèves, d’Amnesty international, des marées noires… Mais ce dernier a aussi travaillé autour de thématiques liées au domaine de la culture, les festivals, les films, le théâtre.
Une prise de partie qui, depuis toujours, n’a pas manqué de l’exposer à la critique. Comme en 2016 où deux de ces affiches ont été décriées par des policiers, des élus, ou encore Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur. L’une d’elles stipulait « La police doit protéger les citoyens et non les frapper ». Une affiche, selon eux « racoleuse », faisant passer les policiers pour « des brutes sanguinaires », comme l’expliquait alors Ouest France.
Alain Le Quernec, un artiste volontairement dérangeant
Au détour de l’exposition, les visiteurs pourront croiser différentes créations liées à la santé, l’un des chevaux de bataille d’Alain Le Quernec. En 1991, avec ses élèves du collège Brizeux à Quimper, le graphiste avait d’ailleurs détourné le design et les slogans de marques de cigarettes.
En témoigne cette affiche aux vives couleurs rouges, « La Pub Tue », où l’on aperçoit Jésus-Christ transpercé par des cigarettes. Une création que le lieu semble affectionner, puisqu’il l’avait proposé pour le mois du graphisme en 1991.
En 2003, toujours en contestation au tabagisme, et plus particulièrement dans le but de faire de la prévention pour les femmes enceintes, l’artiste a proposé « Bébé n’aime pas fumer ». Une affiche forte où l’on découvre l’image d’un fœtus fumeur.
Un artiste engagé contre la peine de mort… et la pêche intensive
En 2010, Alain Le Quernec s’est engagé dans un autre combat. À travers « La mort tue », il témoigne de son implication pour l’abolition universelle de la peine de mort.
Pour n’en citer plus qu’une enfin, l’affiche « La pêche veut vivre », réalisée en 1995, questionne sur la pêche intensive. De quoi nous rappeler qu’en plus de vingt ans les pratiques n’ont pas beaucoup changé, malgré leurs impacts néfastes sur les milieux marins.
Le travail d’Alain Le Quernec a déjà été présenté dans de nombreuses expositions en France et à l’étranger et fait aujourd’hui partie des collections des principaux musées consacrés à l’affiche à travers le monde.
Alice Colmart
Informations pratiques
Entrée libre et gratuite.
Centre du Graphisme – 1 place de la Libération à Échirolles.
Ouverture du lundi au vendredi de 14 heures à 17 h 30 et le week-end de 14 heures à 18 heures
Fermeture le 11 novembre et du mercredi 25 au mercredi 1er janvier 2020 inclus.
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