FIL INFO – Coup de projecteur pour une chaîne qui peine à décoller ? Le candidat aux municipales de Grenoble Alain Carignon annonce le lancement de sa chaîne YouTube, créée il y a déjà un mois. Entre chroniques hebdomadaires et films de campagne, la chaîne veut mettre en avant les propositions du candidat. Mais YouTube est-elle vraiment une plateforme adaptée au débat politique ?
Un parc Paul-Mistral 2.0, une pyramide sur la place Notre-Dame ou encore une brigade anti-tags et déchets ? Une fois encore, Alain Carignon déroule en masse ses propositions pour Grenoble… mais, cette fois, sur YouTube. Le candidat déclaré aux municipales 2020 a en effet lancé sa propre chaîne. Un coup de projecteur pour une chaîne créée en réalité il y a un mois ? Les premières vidéos n’ont en effet guère attiré les foules.
Le contenu de la chaîne : des films de campagne axés sur des points précis (éco-mobilité, attractivité), des micro-trottoirs et une chronique hebdomadaire du candidat face caméra. Ainsi que des partages de ses passages dans les médias, depuis le Talk du Figaro à RCF Isère. La volonté éditoriale de privilégier les formats courts semble assumée : médias exceptés, la vidéo la plus longue ne dépasse par les quatre minutes.
Une plateforme peu adaptée au débat politique
Si les réseaux sociaux sont largement investis par les politiques, YouTube l’est au final beaucoup moins. Stéphane Gemmani compte parmi les pionniers locaux dans le domaine : sa chaîne YouTube a été créée en 2008. Mais ne propose au final qu’une centaine de vidéos. Quant à Matthieu Chamussy, figure de la droite grenobloise, on trouve presque plus aisément des vidéos consacrées à son homonyme, chef pâtissier à Los Angeles.
Le maire de Grenoble Éric Piolle s’est, pour sa part, lancé dans l’aventure YouTube en 2017. Une chaîne qui compte près de 110 vidéos, interventions télévisées de l’édile ou déclarations face caméra. Le succès est-il au rendez-vous ? Pas vraiment. Le nombre de vues oscille généralement entre 20 et 300 vues selon les vidéos. Avec des exceptions : le passage du maire dans l’émission On n’est pas couché compte ainsi 2 500 visionnages.
En matière d’abonnés, les chiffres sont là encore (relativement) modestes. De 16 000 abonnés sur Facebook ou 33 000 followers sur Twitter, le maire de Grenoble passe à 651 abonnés sur YouTube. Un chiffre lié à la dimension très locale de l’élu ? La chaîne YouTube de Laurent Wauquiez, président d’une région de 8 millions d’habitants et ancien chef de file des Républicains, enregistre pourtant exactement le même nombre : 651 abonnés.
Pour l’heure, la toute récente chaîne d’Alain Carignon compte environ 150 abonnés. Avec des compteurs de visionnage qui oscillent entre 1 000… et 3 vues selon les films. Signe des temps ? La vidéo “vedette” de la chaîne est celle consacrée à l’idée de créer une monorail « pour traverser Grenoble en 10 minutes ». L’audience n’en reste pas moins très mesurée, semblant confirmer que YouTube n’est pas la plateforme la plus adaptée au débat politique.