FIL INFO – Le député de l’Isère Olivier Véran se réjouit de voir son amendement en faveur de l’expérimentation du cannabis thérapeutique approuvé par l’Assemblée nationale. Les tests devraient commencer dès le premier semestre 2020, sur un panel de 3 000 patients dotés de médicaments prescrits dans un cadre hospitalier.
« La France rattrape son retard », déclare le député de l’Isère Olivier Véran. Retard, en l’occurrence, en matière de cannabis thérapeutique. Neurologue de son état, le parlementaire défendait depuis plusieurs mois un amendement pour la création d’une expérimentation de deux ans des médicaments à base de cannabis. Présenté dans le cadre du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale, l’amendement avait reçu en préalable l’aval de la ministre Agnès Buzyn.
Après un vote à main levé, le texte a été adopté « à unanimité », fait valoir Olivier Véran. Unanimité certes, mais dans une Assemblée nationale particulièrement clairsemée. Le principe de l’amendement ? Le cannabis thérapeutique, sous forme de médicaments prescrits dans un cadre hospitalier, sera expérimenté auprès de 3 000 patients. Et ceci dès le premier semestre 2020, selon le souhait du ministère de la Santé.
« Ce n’est pas le Graal de l’anti-douleur »
« Ce n’est pas la martingale, ce n’est pas le Graal de l’anti-douleur », a prévenu Olivier Véran en défendant l’amendement devant ses confrères. Pas de médicament miracle à venir, mais un test grandeur nature « dans un cadre scientifique totalement validé, totalement sécurisé, totalement évalué », martèle le député. Avec, in fine, l’espoir « d’apporter le soulagement à des milliers de Français ».
Consensus général ? Le vote a donné lieu à peu d’échanges. La députée Modem Nathalie Elimas suggère toutefois de remplacer le terme “cannabis” par “cannabinoïde”, pour lui donner « un aspect moins récréatif ». Quant au PCF Pierre Dharréville, il s’interroge sur la « souveraineté sanitaire », les médicaments étant importés de pays étrangers. Et souligne « l’hypocrisie » d’interdire la production d’une substance dont l’utilisation, elle, serait pourtant licite.
Du côté des Républicains, le député Jean-Pierre Door se dit favorable à l’amendement, validé en amont par un groupe d’experts. En 2018 en effet, rappelle Olivier Véran, l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) approuvait le principe d’une expérimentation. Et Jean-Pierre Door de poser une dernière question qui fâche : pourquoi passer par la loi, alors que des expérimentations sont déjà en cours… et des médicaments déjà en circulation ?