FIL INFO – L’entreprise grenobloise Sylha, à l’origine d’un réseau monétaire alternatif éthique et solidaire, a besoin d’un petit coup de pouce de 20 000 euros pour décoller. Et lance une campagne de financement participatif intitulée « Faire déborder le vase du système financier » sur la plateforme KissKissBankBank.
Concurrencer les cartes Visa et Mastercard en sortant des circuits bancaires classiques pour soutenir financièrement les associations qui œuvrent dans le secteur social, culturel, sportif, etc.
Tel est le concept ingénieux imaginé par Sylha, entreprise innovante basée à Grenoble, se revendiquant de l’économie sociale et solidaire.
Une campagne de financement décisive pour la suite du projet
« Si la carte bancaire a l’air d’être un symbole de capitalisme inatteignable, nous l’avons atteint », lance Lucas Duchaine, le fondateur de Sylha, particulièrement confiant. Reste à concrétiser le concept à large échelle.
Pour ce faire, l’entreprise a besoin de financer de la matière grise et de faire appel aux banques… qu’elle doit encore convaincre de l’engouement autour de son projet.
D’où la campagne de financement lancée sur KissKissBankBank, qui fait figure de test grandeur nature. Objectif visé : réunir 20 000 euros mais aussi vérifier que le grand public est prêt à signer. Comptant sur l’engouement des donateurs, la jeune société escompte être « écoutée du monde financier car les banques cherchent à se réinventer ».
Sylha veut aussi s’attirer le soutien des collectivités
Pour « faire déborder le vase du système financier », les internautes sont invités à verser « des gouttes d’eau ». Autrement dit, des euros.
Cette campagne sera largement diffusée sur les réseaux sociaux, se réjouit le dirigeant, à travers les partenaires de Sylha, comme la plateforme I – Buycott, qui compte plus de 200 000 consom’acteurs.
Désireuse de se démarquer encore un peu plus des géants de la finance, la jeune entreprise grenobloise compte prendre prochainement le statut de société coopérative d’intérêt collectif (Scic) pour s’ouvrir aux collectivités.
Séverine Cattiaux
SYLHA, COMMENT ÇA MARCHE ?
Le fondateur de Sylha, Lucas Duchaine, déclare avoir mis au point un système monétaire permettant de capter les frais des transactions bancaires pour les reverser aux associations du territoire.
À chaque achat au moyen d’une carte de prépaiement Sylha chez un commerçant lui-même adhérent au réseau, le particulier peut reverser à des associations de son choix 60 % des frais de transaction tombant habituellement dans l’escarcelle des banques. La société Sylha empoche, elle, 40 % de ces frais pour son propre développement.
Selon son fondateur, grâce à ce système vertueux, les associations pourraient au total percevoir 4 milliards d’euros par an. Celles du territoire grenoblois 5 millions d’euros par an, à elles seules.