EN BREF – La MC2 vous invite jusqu’au 20 décembre 2019 à venir découvrir une exposition pas tout à fait comme les autres : Kayaka’lo, une création du Turak Théâtre, avec en chef d’orchestre Michel Laubu, un habitué de la maison de la culture grenobloise. Immersion dans le monde parallèle de la Turakie, alors que la saison démarre tout juste.
Nous sommes en 1985. Michel Laubu et ses camarades fondent à Lyon le Turak Théâtre. Compagnie de théâtre d’objets, la troupe organise une fausse fouille archéologique, lors de laquelle les protagonistes découvrent un nouveau pays, la Turakie. Fruit d’un imaginaire absurde, la Turakie est le socle sur lequel sont créés spectacles et expositions en tout genre.
Depuis, « une quarantaine de spectacles ont vu le jour », indique Michel Laubu, auteur, metteur en scène, comédien mais aussi directeur artistique du Turak Théâtre.
La Turakie, un pays enchanteur et fantaisiste
La compagnie Turak vous invite cette fois à la découverte d’une facette méconnue de ce pays imaginaire, la Turakie aquatique.
Comment ? En vous laissant bercer dans un premier temps par les Kayaka’lo. Des kayaks détournés, avec de la poésie et beaucoup d’excentricités. Mais aussi des histoires cocasses et de petites anecdotes de la vie sous l’eau, telles que « la relation compliquée entre un requin marteau et une baleine à bosses ».
On y trouve aussi un peu de pédagogie sous-marine. Michel Laubu voulait témoigner « de la vie de l’eau ».
Les kayaks ne sont pas une nouvelle création. « C’était une commande du centre de culture scientifique, La Turbine (située à Cran Gevrier). Le Turak Théâtre a donc collaboré avec des scientifiques, « ceux qui éclairent à la lampe de poche l’obscurité de notre esprit ».
Le choix du kayak n’est évidemment pas anodin. Comme l’explique Michel Laubu, cet « objet d’eau vive est une allégorie de la vie, on se laisse porter par le courant… ». Car une fois l’ensemble des kayaks étudiés dans le hall, il faudra progressivement vous laisser emporter sur la passerelle, transparente, de la MC2.
« Accepter de rien n’y comprendre »
C’est la deuxième phase de l’exposition, « spécialement créée pour l’occasion ». Vous y trouverez tout un tas d’objets du quotidien, histoire de « passer au milieu de l’ordinaire ». Des meubles « achetés chez Emmaüs » qui accueillent des petits personnages bien étranges.
Il y a aussi le fait que l’on puisse voir « l’intérieur des meubles depuis l’extérieur » et vice-versa. Regarder le quotidien autrement. Avec toujours ce même leitmotiv pour le Turak Théâtre, l’art de la « dérision, l’art d’être idiot, naïf ». Si l’on est parfois désorienté, pas d’inquiétude à avoir. Pour Michel Laubu, il faut parfois « accepter le fait de rien n’y comprendre dans la vie, mais le but [de l’exposition] est de bien rien y comprendre ».
Un certain Monsieur Tokbar, prochain spectacle de la compagnie Turak
Enfin, on a quand même compris que le prochain spectacle de la compagnie Turak serait dans le même esprit. Déjà présenté l’année dernière, le spectacle Incertain Monsieur Tokbar revient pour deux nouvelles représentations à la mi-octobre. Michel Laubu promet alors de nous emmener dans un « folklore imaginaire ».
Inspiré du célèbre compositeur du XXe siècle, Bela Bartok, le spectacle évoque le thème de la mémoire. Mémoire qu’il décrit comme « pas très fiable et très sélective ». On y trouvera de nombreuses références historiques. Très peu de « textes », au profit du « visuel, du théâtre d’images ». Pour en savoir plus, rendez-vous les 15 et 16 octobre prochains à la MC2.
Thomas Courtade