FOCUS – Gros plan sur la programmation artistique de L’Heure Bleue qui vient de débuter en fanfare la saison 2019 – 2020. Au programme : du théâtre social, du cirque poétique, de la danse et bien d’autres propositions.
La programmation concoctée par l’Heure Bleue de Saint-Martin‑d’Hères se veut, cette année encore, ambitieuse. « Le public, qu’il soit Martinérois, métropolitain et extérieur doit pouvoir venir à Saint-Martin-d’Hères » affirme Céline Fuchs, nouvelle directrice artistique du lieu.
Si cette dernière arrive à l’Heure Bleue dans un contexte particulier, puisque « la saison a été construite par mon prédécesseur », elle n’a pas manqué de nous citer les incontournables du programme.
Ancrage territorial et création
La saison s’attache à nouveau à l’ancrage territorial. « C’est la dernière saison de la résidence du Théâtre du Réel, en résidence et associés à l’Heure Bleue depuis trois ans. »
Ainsi, la part belle est faite à la compagnie que l’on pourra retrouver à travers trois rendez-vous, dont Les Catacriseurs, une pièce sous la forme d’un spectacle de rue, qui a ouvert la saison.
Prochain rendez-vous, « un projet participatif programmé fin avril » avant Y a‑t-il trop d’étrangers dans le monde ? qui clôturera cette résidence les 5, 6 et 13 juin.
Autre ligne de force, le soutien à la création. L’Heure bleue en accueillera ainsi cinq, dont celle en octobre de François Veyrunes avec Outrenoir (jeudi 10 octobre 2019 à 20 heures), ou encore Un fleuve au dessus de la tête des Mangeurs d’Étoiles, les 16 et 17 janvier 2020 à 20 heures également.
Des sujets revendicatifs
Parmi les volontés de la structure figure celle d’évoquer de multiples sujets de fond. En témoigne Mondofoly, un spectacle de La fabrique des petites utopies, qui se joue du samedi 28 septembre au vendredi 4 octobre.
« C’est un spectacle qui à travers l’humour, le cirque, le théâtre et la musique pose des questions sur le capitalisme, et plus largement sur le monde dans lequel on vit. Le tout, en détournant le jeu de société traditionnel qu’est le Monopoly. »
Autre création, Ô toi que j’aime ou le récit d’une apocalypse, de la compagnie Gilgamesh, vendredi 22 novembre, aborde une problématique très forte.
« Le propos repose autour d’un duo d’artistes qui décide de monter une pièce. Le projet se fait auprès de détenus radicalisés. Et ça tourne mal. Le sujet est très sensible et donne tout son sens au théâtre. En effet, grâce au théâtre, on peut traiter des sujets forts et créer des discussions entre les artistes et les spectateurs. »
Une programmation largement familiale
En plus de traiter de sujets sensibles, la programmation de L’Heure Bleue se veut riche en formats pour les familles. « On est aussi la pour se détendre », affirme Natacha de Marco.
Comme par exemple avec le spectacle Oh oh de la compagnie Baccalà, en partenariat avec l’Odysée d’Eybens, mercredi 18 décembre. « C’est une performance pleine de délicatesse et d’humour. Un magnifique duo de clowns. »
Notons également L’encyclo-spectacle de Max Bird, samedi 25 janvier 2020, dans le cadre du Festival d’humour en Isère Aux Rires Etc :-). « Voilà un spectacle qui nous apprend beaucoup de choses de manière très drôle. »
Hip-hop don’t stop
Depuis la fin des années 1980, et jusqu’à aujourd’hui, de nombreux danseurs ont évolué dans la deuxième ville de l’agglomération grenobloise. C’est la raison pour laquelle, la structure propose du 12 au 22 février 2020, pour la troisième année, Hip-hop don’t stop festival. Cet événement, initié par le chorégraphe Bouba Landrille Tchouda et accompagné par la compagnie Citadanse mettra en avant des créations qualitatives.
Au programme : trois soirs de spectacles, des ateliers, ou encore des masterclass pour découvrir le hip-hop.
Aussi, le 22 février, des crews (équipes) venus de tout l’hexagone s’affronteront une soirée durant. Ils évolueront sous le regard d’un jury professionnel, avec deux objectifs : battre leurs adversaires, et enthousiasmer le public.
Mixité artistique
La grande ligne finale de la programmation est de croiser différentes esthétiques. Cela passe notamment par le mélange des artistes. « L’idée est de naviguer dans les univers artistiques avec des découvertes et des artistes plus installés. Les locomotives médiatiques permettent de faire découvrir les artistes en pleine émergence ! »
Ainsi, avant le concert des Fatals Picards, samedi 9 novembre 2019, l’artiste R.CAN viendra donner un spectacle, tandis que Melba, une artiste lyonnaise, sera mise en lumière avant Debout sur le zinc chante Boris Vian, le 26 mars 2020.
Toujours dans cette optique de mixité, sera proposé un spectacle entre la danse et le conte nommé Tapis jardin, de la compagnie Litécox, le 18 mars. Mais aussi Ephad fiction « autour d’un projet artistique créé auprès de personnes âgées », mardi 10 mars. La saison s’annonce riche en découvertes donc !
Alice Colmart