FOCUS – Alors que vient de s’ouvrir la concertation préalable, le Grésivaudan et le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) ont présenté ensemble leur projet de mise en service d’un bus à haut niveau de service (BHNS) entre Grenoble et Montbonnot, préféré au tram. Mais aussi la création d’un pôle d’échange multimodal à la Tronche, le tout d’ici 2023.
Depuis le 16 septembre et jusqu’au 31 octobre prochain, la concertation préalable doit permettre à chacun de donner son opinion sur les modes de transport en commun de demain dans l’agglomération grenobloise.
Un des axes majeurs, entre Grenoble et Montbonnot, fait débat. Pour rappel l’association pour le développement des transports en commun, voies cyclables et piétonnes dans la région grenobloise (ADTC) défend le choix d’une nouvelle ligne de tramway pour relier les deux villes.
Mais le SMTC et le Grésivaudan ont d’ores et déjà tranché en faveur du bus à haut niveau de service (BHNS).
Une ligne aux multiples objectifs
Il est de notoriété publique que la ligne de bus C1 qui relie Grenoble et Meylan est l’objet de fortes perturbations, dues notamment à la congestion automobile. Le projet de BHNS entend pallier ce problème de différentes manières. La ligne C1+ comportera tout d’abord de nouvelles voies réservées.
Et, pour permettre l’accueil de nouveaux voyageurs, elle verra son « amplitude horaire allongée et sa fréquence renforcée ». Le SMTC et le Grésivaudan misent également sur des bus plus « confortables » et plus écologiques avec des motorisations « faible émission » à l’électrique ou au biogaz.
Autre aspect qui tient à cœur à Francis Gimbert : « garantir la fiabilité du temps de parcours entre Grenoble et Meylan ». Actuellement, le trajet s’effectue en quarante-cinq minutes. L’objectif affiché est clair et ambitieux : passer à vingt-huit minutes de temps de parcours.
« Combiner les mobilités à la Tronche »
Autre annonce : la création d’un pôle d’échanges multimodal, baptisé Charmeyran, à la Tronche. Coût estimé : 3 millions d’euros.
Le but est de faciliter les correspondances. Que ce soit pour les accès à pied, à vélo ou en voiture. Cela devrait éviter que « certains renoncent à emprunter les transports collectifs ». À cet effet, sont prévus des aires de dépose-reprise pour le covoiturage ou encore des parkings-relais (dont un à Grand Sablon). En outre, Francis Gimbert souligne la « très forte demande d’aménagements de pistes cyclables ».
Le bus pour tout de suite, le tram pour plus tard ?
Interrogé par nos soins sur la position « pro-tramway » de l’ADTC, Yann Mongaburu assure « écouter avec attention les propositions » de l’association. S’il reconnaît que le potentiel de voyageurs est très élevé (et qu’il pourrait donc justifier une ligne tramway), le président du SMTC veut se projeter à court terme. D’ici trois ans, le BHNS sera opérationnel avec à la clé « un doublement de capacité sur la ligne ». Tandis qu’une nouvelle ligne de tramway « c’est dix ans de travaux ! »
Yann Mongaburu n’écarte toutefois pas la possibilité d’une arrivée du tramway à long terme, grâce à « l’infrastructure évolutive ». Autre argument de taille avancé par le président de la communautés de communes du Grésivaudan : le coût. « Le tramway c’est quatre à six fois plus cher », rappelle ainsi Francis Gimbert. Un tel projet n’est pas à l’heure actuelle « dans nos moyens ». Et le président du SMTC de conclure : « On se doit d’apporter des solutions à tout le secteur péri-urbain et ce, dès demain. »
Thomas Courtade