FIL INFO – L’Association pour la défense de l’environnement d’Ornon (Adeo), soutenue par la FNE Isère (anciennement Frapna), dénonce le projet de construction d’une microcentrale dans la vallée du Rif Garcin. Portée par GEG, la microcentrale s’installerait dans des habitats naturels reconnus et protégés et mettait en danger la population de Tétras lyre. Un rassemblement est organisé devant les bureaux de GEG de Grenoble, ce jeudi 26 septembre.
GEG, promoteur d’une « centrale irresponsable et destructrice d’un site remarquable au cœur de l’Oisans sauvage » ? C’est en ces termes que l’Association pour la défense de l’environnement d’Ornon (Adeo) décrit, dans une pétition mise en ligne, le projet de microcentrale dans la vallée du Rif Garcin. Projet contre lequel elle organise un rassemblement devant les locaux de GEG à Grenoble, le jeudi 26 septembre à partir de 11 h 30.
Le projet de la microcentrale du Rif Garcin semble pourtant bien engagé : un site entier lui est consacré et vante « la démarche de concertation » ou les « ateliers de coconstruction » ayant accompagné le projet. Un calendrier fixe même pour 2021 la mise en service de la centrale. « Avec GEG ENeR comme partenaire, c’est l’assurance de réaliser de véritables projets de territoire », revendique encore le site… développé par GEG ENeR.
GEG accusée d”“habiller de vert” des projets désastreux
L’Adeo et la FNE Isère (France nature environnement, ex-Frapna) ne partagent bien sûr pas cette opinion. Pour les habitants de la région comme l’association écologiste, la production prévue de la microcentrale ne suffit pas à justifier sa construction. Et ceci encore plus « au sein d’une zone d’intérêt communautaire identifiée par la Directive européenne Habitats, et au niveau national comme une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique ».
Ainsi, selon la FNE Isère, la réalisation de la microcentrale aurait pour conséquence « [d’éventrer] deux habitats naturels reconnus comme prioritaires pour le site Natura 2000 [réseau patrimonial écologique de l’UE, ndlr] dont le document d’objectif indique “qu’il ne doit y être réalisé aucuns travaux” ! » De plus, la microcentrale nuirait à la population en danger de Tétras Lyre, en empiétant sur la zone de reproduction de l’oiseau.
Et la FNE de saluer les résultats de la pétition de l’Adéo qui, le mercredi 25 septembre en fin d’après-midi, frôle les 1 800 signatures. Sévère, l’association accuse GEG d’utiliser « la sensibilité grandissante des citoyens à l’écologie (…) pour “habiller de vert” des projets désastreux pour la nature et l’environnement ». De quoi faire siffler les oreilles d’une société qui, entre solaire, éolien ou biométhane, se targue d’être en pointe sur les énergies vertes.