EN BREF – L’immixtion de Paris dans les affaires grenobloises de Génération.s n’est-elle que « maladresse » ? Après la démission du responsable départemental du mouvement fondé par Benoît Hamon, le comité local entend bien ne pas se laisser dicter le calendrier et la stratégie à tenir en vue des élections municipales. Une alliance avec le maire sortant n’est pas à exclure. Mais pas plus qu’avec le délégué interministériel Olivier Noblecourt ou d’autres candidats à gauche de l’échiquier politique, nous assure-t-on.
Le mail n’était-il que « maladroit » ? Le courriel envoyé le 20 septembre depuis Paris aux militants de Génération.s Isère, quelques heures avant la tenue de leur assemblée générale, a en tout cas mis le feu aux poudres. Et déclenché la démission du responsable départemental du mouvement fondé par Benoît Hamon, Maxime Gonzalez.
Un mail dans lequel les instances nationales enjoignaient le comité local de faire alliance avec le maire sortant de Grenoble Eric Piolle (EELV), en vue des élections municipales en 2020. Sans que la base ait pu débattre, et encore moins se positionner sur le sujet.
Pour le comité de Grenoble, le débat des alliances n’est pas clos
Le débat est-il clos ? Non, assure pour autant Carole Billon, co-responsable du comité grenoblois de Génération.s. « Le mail était maladroit. Il était d’abord un moyen de rappeler les points de vigilance par rapport à la position nationale. À savoir que toute collaboration avec des personnes apparentées au gouvernement n’était pas possible. »
À Grenoble, on minimise la portée de cette immixtion de Paris dans les affaires locales. Bref, officiellement, pas question de se laisser dicter le calendrier ou la stratégie à tenir par le national. Une stratégie qui reste encore à débattre. Avec qui faire alliance ? Avec Eric Piolle ? Avec le délégué interministériel Olivier Noblecourt (ex-adjoint PS de Michel Destot) ? Le groupe local a en effet déjà eu plus que des contacts avec l’un et l’autre. Ou avec d’autres partis à gauche de l’échiquier politique ?
La définition de cette stratégie qui devait initialement être prise lors de l’assemblée générale a donc été reportée à… plus tard. « On poursuit notre travail et on prend notre temps. On ne se ralliera pas uniquement sur une étiquette, précise Carole Billon, mais sur des questions de fond, des propositions. »
Patricia Cerinsek