Actualité

Déplacement du ministre Jean-Michel BLANQUER et Christelle DUBOS, pour annoncer le financement par l’état des petits déjeuners à l’école dans les territoires prioritaires, à l’École Jean Rostand à Pont Saint-Maxence (Oise), le mardi 23 avril 2019 - ©Philippe DEVERNAY.

Rentrée 2019 : un vent de réformes qui va favo­ri­ser l’égalité des chances, selon la rec­trice d’académie

Rentrée 2019 : un vent de réformes qui va favo­ri­ser l’égalité des chances, selon la rec­trice d’académie

FOCUS – Réforme du Bac, ins­truc­tion obli­ga­toire dès 3 ans, créa­tion d’un « ser­vice public de l’école inclu­sive » pour les élèves en situa­tion de han­di­cap… Des évo­lu­tions sco­laires pro­fondes marquent cette ren­trée 2019. Elles devraient par­ti­ci­per à « la réus­site de tous les élèves », estime la rec­trice de l’Académie de Grenoble.

Professeure dans un lycée. © Académie de Grenoble

Professeure dans un lycée. © Académie de Grenoble

L’un des évé­ne­ments majeurs de cette ren­trée 2019 est sans aucun doute la réforme du Bac. Les élèves entrant en pre­mière seront en par­ti­cu­lier concer­nés. Ce sont eux qui vont étren­ner le nou­vel exa­men en 2021. Lequel implique une réor­ga­ni­sa­tion en pro­fon­deur des ensei­gne­ments dès cette rentrée.

Les élèves ont ainsi choisi trois « spé­cia­li­tés » parmi douze pro­po­si­tions (arts, mathé­ma­tiques, SVT…). Tous les lycéens de l’académie de Grenoble ont-ils vu leurs sou­haits exau­cés ? Oui, sou­tient le rec­to­rat, le chal­lenge est relevé. Fabienne Blaise, rec­trice de l’Académie ne nie pas quelques ratés, mais « c’est à la marge » relativise-t-elle.

Balayant les craintes sou­le­vées par les détrac­teurs de la réforme du lycée, elle observe qu’au contraire l’offre de for­ma­tion s’en trouve désor­mais enri­chie dans tous les ter­ri­toires, y com­pris les plus iso­lés ou dans les zones dites d’é­du­ca­tion prioritaire.

« 72 des 79 lycées publics pro­posent au moins sept ensei­gne­ments de spé­cia­li­tés », argue-t-elle, concé­dant que l’option « numé­rique et sciences de l’informatique » est encore trop peu déve­lop­pée. « On n’a pas eu les res­sources à temps », plaide-t-elle. Avant de pro­mettre : « L’année pro­chaine, cela ira mieux ».

« Les élèves ont com­pris le sens de la réforme »

Concernant les épreuves du futur Bac, celle du « grand oral » appa­raît aux yeux de la rec­trice une bonne inci­ta­tion pour déve­lop­per la prise de parole en public tout au long de la sco­la­rité. Sachant que le sys­tème édu­ca­tif fran­çais est mau­vais en la matière, recon­naît Fabienne Blaise qui ne se prive pas de le cri­ti­quer : « En mater­nelle, les enfants apprennent à s’exprimer, puis ils apprennent à se taire. Et on s’en sort ainsi plus ou moins bien, selon que l’on gran­dit dans une famille qui vous incite à prendre la parole ou pas. »

Conférence de presse au rectorat de l'académie de Grenoble sur le thème de la rentrée 2019, au centre Fabienne Blaise, rectrice de l'académie de Grenoble. © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Conférence de presse au rec­to­rat de l’a­ca­dé­mie de Grenoble sur le thème de la ren­trée 2019, au centre Fabienne Blaise, rec­trice de l’a­ca­dé­mie de Grenoble. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

La réforme du Bac en 2021 doit éga­le­ment ame­ner les lycéens à se tour­ner vers leurs matières pré­fé­rées. Jusqu’à pré­sent, plus de la moi­tié d’entre eux embras­saient la « filière S », dont un bon lot dans l’u­nique inten­tion de suivre la « voie royale » plu­tôt que par véri­table goût pour les sciences. La réforme met­tra fin à cette pra­tique, selon la rec­trice : « Les élèves ont com­pris le sens de la réforme, ils ne se sont pas ruées sur les matières scien­ti­fiques ».

Pour autant, l’at­trait, sin­cère ou pas, pour les matières scien­ti­fiques, se main­tient. Les trois matières les plus deman­dées demeurent les maths (66,82 %), la phy­sique chi­mie (46,33 %) et les sciences de la vie et de la terre (41,37 %). Les sciences dures sont tou­te­fois talon­nées de près par les sciences “plus molles”. 41,37 % des lycéens ont mis dans leur bou­quet d’options les sciences éco­no­miques et sociales, et 40,35 % le bloc consti­tué par les matières his­toire-géo­gra­phie, géo­po­li­tique et sciences politiques.

Le lycée pro a droit, lui aussi, à sa cure de jouvence

En matière de réforme, le lycée pro­fes­sion­nel n’est pas en reste. Il connaît, dès cette ren­trée 2019, une pro­fonde évo­lu­tion. En seconde, les élèves décou­vri­ront des familles de métiers pour mieux s’orienter en pre­mière. Et les par­cours seront per­son­na­li­sés. Le CAP (cer­ti­fi­cat d’ap­ti­tudes pro­fes­sion­nelles) pourra, par exemple, se pré­pa­rer durant un à trois ans.

Lycée sur le chemin du lycée Vaucanson, Grenoble © Chloé Ponset - Place Gre'net

Lycée Vaucanson, Grenoble © Chloé Ponset – Place Gre’net

Onze nou­velles for­ma­tions ados­sées à des filières éco­no­miques stra­té­giques sont ouvertes dans l’académie de Grenoble. « Il y a, à pré­sent, encore un gros tra­vail à faire dès le col­lège pour sen­si­bi­li­ser les élèves et les ensei­gnants des col­lèges », consi­dère la rectrice.

Instruction obli­ga­toire dès trois ans pour cette ren­trée 2019

« L’enjeu de jus­tice sociale » est le déno­mi­na­teur com­mun des réformes de cette ren­trée 2019, consi­dère Fabienne Blaise. « Même si nous sommes dans une aca­dé­mie rela­ti­ve­ment pri­vi­lé­giée. Il demeure des poches de pau­vreté (…) », tient à rap­pe­ler la rectrice.

Réforme du bac, instruction obligatoire dès 3 ans, école plus inclusive… La rectrice présente l'actualité de la rentrée 2019 dans l'académie de Grenoble.Conférence de presse au rectorat de l'académie de Grenoble sur le thème de la rentrée 2019. © Séverine Cattiaux - Place Gre'net

Conférence de presse au rec­to­rat de l’a­ca­dé­mie de Grenoble sur le thème de la ren­trée 2019. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net

Parmi les mesures pro­pices à ren­for­cer l’é­quité entre tous les enfants, l’ins­truc­tion ren­due obli­ga­toire dès 3 ans, contre 6 aupa­ra­vant, en vertu de la loi « pour une école de la confiance ».

L’enfant et ses parents sont ainsi tenus à une obli­ga­tion d’assiduité. L’école à la mai­son est tou­jours envi­sa­geable, mais sera davan­tage contrô­lée, dixit la rectrice.

Fabienne Blaise se réjouit de cette « mesure sym­bo­li­que­ment forte ». Même si dans les faits, elle ne bou­le­verse pas non plus la donne, dans la mesure où 98 % des enfants de moins de 3 ans étaient déjà sco­la­ri­sés dans l’académie. « Il en res­tait tou­te­fois encore 2 % non sco­la­ri­sés, consi­dère Fabienne Blaise. Cette sco­la­ri­sa­tion obli­ga­toire s’accompagne en sus d’une visite médi­cale », trouve-t-elle judi­cieux de signaler.

Classes allé­gées et dis­po­si­tif « devoirs faits » renforcé

L’égalité des chances passe aussi par des classes moins char­gées en pri­maire, avec comme objec­tif l’a­mé­lio­ra­tion des condi­tions d’ap­pren­tis­sage pour les enfants. Après le dédou­ble­ment des classes de CP et CE1, en place dans tous les éta­blis­se­ments prio­ri­taires, l’État veut d’ici 2022 abais­ser à 24 élèves maxi­mum les effec­tifs des classes de grande sec­tion, CP et CE1 dans toutes les écoles.

Les trois quarts des classes concer­nées dans l’académie de Grenoble rem­plissent d’ores et déjà l’objectif. Des postes ont été, de fait, créés et ce « mal­gré la baisse des effec­tifs (318 élèves en moins par rap­port à l’effectif 2018, ndlr.) », pré­cise encore la rectrice.

Déplacement du ministre Jean-Michel BLANQUER et Christelle DUBOS, pour annoncer le financement par l’état des petits déjeuners à l’école dans les territoires prioritaires, à l’École Jean Rostand à Pont Saint-Maxence (Oise), le mardi 23 avril 2019 - ©Philippe DEVERNAY.

Petits déjeu­ners à l” ’école dans les ter­ri­toires prio­ri­taires, à l’“école Jean Rostand à Pont Saint-Maxence (Oise), le mardi 23 avril 2019 – © Philippe Devernay

Difficile de se concen­trer en classe quand on arrive le ventre vide. Pour y remé­dier, la dis­tri­bu­tion de petits déjeu­ners offerts aux enfants des écoles situées en zones prio­ri­taires est géné­ra­li­sée sur tout le ter­ri­toire, dès cette ren­trée 2019. La mesure avait été tes­tée en avril dans huit académies.

Levier pour lut­ter contre l’échec sco­laire au col­lège, le dis­po­si­tif d’aide aux devoirs au col­lège, appelé « devoirs faits », en place depuis une année, pro­fitent désor­mais à 20 % des col­lé­giens, soit à 34 000 au total. 

Rendant ser­vice aux élèves, ce dis­po­si­tif tend en sus à adou­cir le cli­mat entre les pro­fes­seurs et les élèves. « On constate une amé­lio­ra­tion de la rela­tion ensei­gnant-élève pour ceux qui par­ti­cipent à ce dis­po­si­tif », note le rec­to­rat. L’académie de Grenoble veut ainsi ren­for­cer cette offre de sou­tien pour tou­cher 25 % de col­lé­giens en 2019 – 2020. 

Une école mieux orga­ni­sée pour être plus « inclusive »

18 145 élèves en situa­tion de han­di­cap feront leur ren­trée dans l’a­ca­dé­mie. Un chiffre qui a pro­gressé de 23,7 % entre 2015 et 2018. Pour accueillir un plus grand nombre d’élèves, 15 classes Ulis (uni­tés loca­li­sées pour l’in­clu­sion sco­laire ) ont été créées, dont trois dans les écoles, neuf au col­lège, et trois au lycée. La sco­la­rité des élèves en situa­tion de han­di­cap devrait en outre mieux se pas­ser cette année, grâce au « ser­vice public de l’école inclu­sive » voulu par la loi pour une école de la confiance et tout juste mis en service.

Réforme du bac, instruction obligatoire dès 3 ans, école plus inclusive… La rectrice présente l'actualité de la rentrée 2019 dans l'académie de Grenoble.Les enfants des écoles primaires de Gières lors du carnaval 2016. © ville de Gières

Les enfants des écoles pri­maires de Gières lors du car­na­val 2016. © ville de Gières

Cela se tra­duit, notam­ment par la mise en place d’une « cel­lule d’écoute » à la dis­po­si­tion des élèves et de leurs parents dans chaque dépar­te­ment de l’académie.

Nouveauté éga­le­ment : dans le cadre de la stra­té­gie « autisme hori­zon 2022 », un « pro­fes­seur res­source autisme » est iden­ti­fié dans chaque département.

Des uni­tés d’enseignement autisme (en mater­nelle ou élé­men­taires) seront pro­gres­si­ve­ment déployées pour ren­for­cer le dis­po­si­tif exis­tant. Par ailleurs le réseau des accom­pa­gnants d’é­lèves en situa­tion de han­di­cap (AESH), métier en voie de « dépré­ca­ri­sa­tion », assure la rec­trice, conti­nue de s’étoffer. Mieux inté­grés dans les équipes édu­ca­tives, les 6 000 accom­pa­gnants seront en charge de 12 414 enfants.

Toutes les demandes d’accompagnement ne seront tou­te­fois pro­ba­ble­ment pas satis­faites dès sep­tembre. Au moins 190 enfants sont ainsi encore en attente de solu­tions. « Leur agré­ment trans­mis par la Maison du han­di­cap est par­venu seule­ment cet été au rec­to­rat », explique Fabienne Blaise, qui s’en­gage à trou­ver « une solu­tion la moins pro­vi­soire pos­sible pour les enfants qui n’auraient pas d’AESH à la ren­trée ».

Séverine Cattiaux

Séverine Cattiaux

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

Le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s'invitent à la Foire de printemps de Beaucroissant 2024
Beaucroissant : Marc Fesneau, le PCF André Chassaigne et le RN Jordan Bardella s’in­vitent à la Foire de prin­temps 2024

FLASH INFO - La Foire de printemps de Beaucroissant est de retour pour sa 53e édition, les samedi 20 et dimanche 21 avril 2024. Version Lire plus

M’Hamed Benharouga, Nathalie Levrat, Michel Vendra et Antoine Aufragne (Just). © Florent Mathieu - Place Gre'net
La Ville de Sassenage s’al­lie à Just pour mettre en place une mutuelle communale

FOCUS - La Ville de Sassenage a signé une convention avec la mutuelle Just pour la mise en place d'une mutuelle communale, afin de permettre Lire plus

Grenoble en sixième position des villes "où il fait bon vivre avec son chien", selon 30 millions d'amis
Grenoble, sixième ville « où il fait bon vivre avec son chien », selon 30 mil­lions d’amis

FLASH INFO - La Ville de Grenoble arrive 6e parmi les villes de plus de 100 000 habitants "où il fait bon vivre avec son chien". Créé Lire plus

La Métropole alerte sur les risques du protoxyde d'azote, de plus en plus populaire chez les jeunes
La Métropole alerte sur les risques du pro­toxyde d’a­zote, de plus en plus popu­laire chez les jeunes

FLASH INFO - Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble, et Pierre Bejjaji, conseiller métropolitain délégué à la Prévention spécialisée, se sont rendus au Lire plus

Le Smmag inaugure le lancement du service M Vélo + sur le Pays Voironnais avec une première agence à Voiron
Le Smmag lance le ser­vice M Vélo + sur le Pays voi­ron­nais avec une pre­mière agence à Voiron

FLASH INFO - Une cérémonie en grandes pompes a été organisée à Voiron pour inaugurer le déploiement du service M Vélo + sur le Pays Lire plus

La biblio­thèque Saint-Bruno fer­mée jus­qu’en novembre 2024 pour des tra­vaux de « réno­va­tion complète »

FLASH INFO - La Ville de Grenoble annonce des travaux pour la rénovation complète de la bibliothèque Saint-Bruno, dans le cadre de son programme Bienvenue Lire plus

Flash Info

|

19/04

20h52

|

|

19/04

20h24

|

|

18/04

17h28

|

|

17/04

23h47

|

|

17/04

15h53

|

|

17/04

12h58

|

|

17/04

0h06

|

|

16/04

19h57

|

|

16/04

19h28

|

|

15/04

18h01

|

Les plus lus

Culture| Domène : l’élu RN Quentin Feres s’op­pose à une lec­ture théâ­trale, qua­li­fiée de « pro­mo­tion du wokisme », à la médiathèque

Société| Après Un Bon Début, le gre­no­blois Antoine Gentil pré­sente sa méthode édu­ca­tive « star­ter » avec son livre Classe réparatoire

Environnement| À la Métropole de Grenoble, le débat sur la com­pé­tence « nappes sou­ter­raines » tourne en eau de boudin

Agenda

Je partage !