REPORTAGE VIDÉO - Une nouvelle marche blanche en mémoire d'Olivier Mambakasa, victime d'une agression mortelle le 17 août, a rassemblé entre 350 et 400 personnes ce samedi 31 août à Grenoble. Une manifestation placée sous le signe de la justice et de la solidarité inter-communautaire. Toutefois, malgré des appels au calme, quelques incidents et dégradations ont émaillé la fin du parcours, au moment où la préfecture recevait une délégation.
« Stop au racisme et à la violence », pouvait-on lire sur la banderole en tête de cortège, tandis que des manifestants scandaient à l'envi "Justice pour Olivier !" Ce samedi 31 août, avait lieu à Grenoble la seconde marche blanche organisée en mémoire d'Olivier Mambakasa.
La mort de ce quadragénaire d'origine congolaise, poignardé au Village olympique le 17 août, a suscité tristesse, indignation et colère. Notamment chez les personnes originaires d'Afrique subsaharienne et, plus particulièrement, au sein de la communauté congolaise de Grenoble (CCG), directement touchée.
Ce meurtre, dont le caractère raciste ne fait aucun doute pour les proches de la victime, serait à l'origine des vives tensions inter-communautaires qui ont agité le quartier de l'Arlequin ces derniers jours.
De fait, les organisateurs avaient cherché à limiter les risques en invitant un imam et un pasteur lors de la tribune improvisée avant le départ du cortège. « Toutes les composantes de France doivent continuer à dénoncer ces atrocités. Elle doivent faire face à ces gens qui transgressent sans cesse ses principes et ses valeurs », a solennellement déclaré l'imam.
« Arlequin ! Arlequin ! »
Les organisateurs ont par ailleurs multiplié les paroles insistant sur le caractère pacifique et non communautaire de cette nouvelle marche. Mais cela n'a pas suffi à déminer le terrain. Malgré les appels au calme lancés par la sœur de la victime et Aristote Bolangi, le président de la CCG, certains criaient encore vengeance dans le cortège.
En effet, des jeunes gens très remontés tenaient à partir manifester à la Villeneuve, scandant avec véhémence « Arlequin ! Arlequin ! Arlequin !… » Il a fallu pas moins que l’intervention d'un imam et du président de la CCG pour qu'ils entendent raison et réintègrent le cortège.
C'était un peu reculer pour mieux sauter puisque des incidents ont finalement éclaté en fin de parcours. Ce alors même que la préfecture avait accepté de recevoir une délégation, composée dans une certaine confusion.
Les principaux objectifs de l'entrevue à la préfecture ? Demander au préfet plus de sécurité ainsi qu'une aide financière pour la famille d'Olivier Mambakasa afin qu'elle puisse organiser des obsèques dans la dignité.
La Ville de Grenoble participera à la prise en charge des obsèques
Les incidents qui ont émaillé la fin de la marche n'ont par ailleurs pas manqué de faire réagir Éric Piolle, le maire de Grenoble. « Malgré les appels au calme […], des incidents ont éclaté à l’issue de la marche blanche, entraînant des dégradations sur le mobilier urbain. Une manifestante a été blessée et prise en charge par les sapeurs-pompiers », a déclaré l'édile.
Ce dernier, qui a rencontré les associations de la communauté congolaise ce vendredi 30 août, appelle au calme, « indispensable au respect du deuil de la famille et au bon déroulé de l'enquête qui avance ».
« Je condamne les violences et dégradations survenues dans Grenoble à l’issue de la marche blanche. Le moment est au recueillement », ajoute le maire. Avant d'assurer qu'à la demande de la famille, « la Ville de Grenoble participera à la prise en charge des obsèques d'Olivier Mambakasa ».
Joël Kermabon