REPORTAGE VIDÉO - L'extension de la ligne de tramway A reliant la station Échirolles - Denis-Papin au nouveau terminus du Pont-de-Claix est en voie d'achèvement. Entamée en juillet 2018, elle intègre un pôle d'échanges multimodal qui autorisera, selon le SMTC, une « mobilité plurielle, accessible et performante ». Visite guidée du chantier.
Près d'un kilomètre (950 mètres exactement). Voilà la longueur de l'extension de la ligne de tram A reliant l’actuel terminus d'Échirolles - Denis-Papin au futur nouveau terminus Pont-de-Claix - l'Étoile.
Depuis la première soudure symbolique des rails le 28 mai dernier par l’entreprise Colas Rail, les travaux sont allés bon train. Et devraient s'achever en décembre 2019.
Le SMTC, maître d’œuvre du projet, organisait ainsi ce jeudi 29 août la visite du chantier du nouveau pôle d'échanges multimodal (PEM).
Ce dernier constitue en effet l'un des gros morceaux du projet d'extension doté d'un budget de 33,3 millions d'euros. L'occasion de mettre en lumière les différentes composantes destinées, assure le SMTC, à offrir « l'ensemble des fonctions nécessaires à une mobilité plurielle, accessible et performante ».
Une nouvelle porte d'entrée pour le sud de la région
« C'est bien plus pour nous qu'une simple extension de la ligne. C'est la création d'une nouvelle porte d'entrée pour tout le sud de l'agglomération grenobloise », se félicite Yann Mongaburu, président du SMTC. « Je dirais même plus, pour tout le sud de la région ! », ajoute-t-il.
En effet, le déplacement de la gare de Pont-de-Claix vers le PEM programmé pour 2021 va assurer la connexion avec le réseau ferroviaire régional. Le pôle d'échange deviendra ainsi l'une des branches du RER métropolitain, sur lequel le plan de déplacements urbains (PDU) arrêté en décembre 2018 mise gros.
« Nous avons voulu concevoir des aménagements qui permettent la traversée piétonne, le stationnement de voitures et de vélos, avec tous les services de mobilité qu'on peut souhaiter », poursuit Yann Mongaburu.
Les aménagements en question ? Tout d'abord, l'imposante passerelle piétonne de 45 m de long qui enjambe la voie ferrée du haut de ses 6,20 m. Flanquée de chaque côté par deux blocs d'ascenseurs, elle relie l'esplanade des mobilités au terminus du tramway.
Pour le stationnement, un parking relais d'une capacité de 51 places pourra accueillir les détenteurs d'un titre de transport. Un autre parking de 19 places, en stationnement libre celui-là, est également prévu. Au nombre d'entre elles, deux places réservées à l'auto-partage, deux autres au covoiturage ainsi que deux emplacements dotés d'une borne de chargement électrique.
Une esplanade des mobilités arborée, avec un jardin de pluie
L'esplanade des mobilités autorise, quant à elle, un accès direct aux quais de la future halte ferroviaire depuis le cours Saint-André ou les ascenseurs. Mais pas seulement puisqu'elle assure également la continuité entre les zones de stationnement voitures, les arrêts de bus et la ligne Chronovélo.
Équipée d'un local sanitaire et d'un local technique, elle pourra accueillir un espace colis et même, pour les affamés, un camion-restaurant. Le tout articulé autour d'un jardin de pluie de 54 m2 destiné à recueillir les eaux provenant du ruissellement de l'ensemble de l'esplanade.
La nature n'est pas oubliée avec la plantation de 38 espèces différentes d'arbres qui végétaliseront toute l'emprise des 900 m2 du projet. Quant aux abris qui font actuellement l'objet d'une vaste opération de rénovation, ils seront équipés d'une borne d'information voyageurs. Le projet prévoit également l'agrandissement des arrêts de bus pour permettre « une meilleure dépose et prise en charge des usagers », promet le SMTC.
Retour en images sur ce tour du propriétaire effectué en compagnie de Yann Mongaburu, Christophe Ferrari, maire du Pont-de-Claix et président de la Métro, et de Renzo Sulli, maire d’Échirolles.
Le projet global devait avoir du sens en matière de mobilité et d'habitat
« C'est un projet qui remonte quasiment à 2010 […] Nous sommes ici sur un gros point de maillage du réseau qui ouvre le sud grenoblois, ce qui est historiquement la vocation du Pont-de-Claix », explique Christophe Ferrari, rappelant que cet endroit fut autrefois un octroi. L'élu se félicite de ce pôle d'échanges multimodal qui va, assure-t-il, changer la vie de ses administrés.
« Ils en ont besoin car ils ont un taux d'utilisation d'automobile plutôt élevé et le sujet du report modal est un point important », poursuit-il. « Tout autour, nous avons l'amorce de la Zac des Minotiers, avec un potentiel de près de 2 000 logements collectifs ou individuels à construire », enchaîne Christophe Ferrari. Pour l'élu, le projet global devait avoir du sens, que ce soit en matière de mobilité ou d'habitat.
« Je rappelle qu'à toute proximité nous avons Becton-Dickinson et ses 2 000 salariés qui seront ravis de ce qui est en train de se passer », affirme l'élu. « C'est une chance pour tous les Pontois de pouvoir disposer d'un tel nœud multimodal, un travail qui va bénéficier à tous », conclut-il.
« Il faut désormais se concentrer sur la prolongation de la ligne E »
Pour Renzo Sulli, « ce n'était pas le top que le terminus de la ligne A se situe sur le quartier d'Échirolles de Villeneuve 2 ». L'élu considère en effet que, pour donner toute son amplitude au tram A, « il valait mieux que son terminus se situe sur une artère importante reliant Le Pont-de-Claix au reste de l'agglomération ».
L'édile reste convaincu que cela va contribuer à développer les liens avec sa commune. Ne serait-ce que pour les lycéens du Pont-de-Claix étudiant à Échirolles. Renzo Sulli espère aussi voir émerger une nouvelle dynamique, notamment avec la construction du Centre des sciences sur le site des Grands moulins de Villancourt.
Ce qui ne l'empêche de se projeter un peu plus loin dans l'avenir. Ainsi, estime-t-il, il faut désormais « se concentrer sur la prolongation de la ligne E ». Ce faisant, « nous aurions là, avec ces deux prolongements des lignes A et E, un véritable pôle de desserte de toute l'agglomération par le sud », conclut-il.
Joël Kermabon