FOCUS — Le début des travaux de rénovation des arrêts de bus et de tramways de l’agglomération grenobloise est l’occasion pour le SMTC et l’entreprise JCDecaux d’afficher une entente cordiale. Loin des désaccords sur la place de la publicité en ville, les deux entités insistent sur les concessions faites de part et d’autre, au terme de « discussions franches » dans le cadre d’un programme d’investissement de 11 millions d’euros.
Entre le SMTC et JCDecaux, l’entente cordiale ? D’un côté, un président du Syndicat mixte des transports en commun, Yann Mongaburu, plutôt réservé sur la place de la publicité. De l’autre, une entreprise spécialisée dans le mobilier urbain, et la publicité qui va avec. À l’occasion de la présentation commune des travaux sur les lignes de bus et de tramways de l’agglomération grenobloise, les deux partenaires tiennent pourtant à mettre en avant ce qui les rapproche… plus que ce qui les divise.
JCDecaux a en effet remporté le marché de maintenance et d’exploitation du mobilier de mobilité de l’agglomération, avec rénovation de l’ensemble des abris à la clé. Guère de suspens, puisque la société était la seule candidate. Mais Yann Mongaburu n’en évoque pas moins des « discussions franches » : « C’était l’objet de la procédure : une haute exigence sur la définition du besoin ». La moindre des choses sans doute pour un investissement de 11 millions d’euros.
Des arrêts moins énergivores
Les concessions ? « Nous avons pu démontrer la pertinence de notre modèle économique », explique le représentant de JCDecaux. Autrement dit, la nécessité pour l’entreprise de conserver un certain nombre de panneaux publicitaires. Pour autant, 324 cadres seront « déposés », notamment à proximité des crèches ou des établissements scolaires. Et la société réservera 50 % des espaces à la promotion des entrepreneurs locaux.
Concessions toujours, mais du côté de JCDecaux cette fois : le bois fera son apparition sur les nouveaux abris des arrêts. « Installer du bois sur du mobilier urbain, ce n’est pas dans notre nature », reconnaît Pascal Chopin… qui ne semble toujours pas convaincu par la décision. Là où Yann Mongaburu souligne que le bois assure un meilleur confort thermique pour les usagers, Pascal Chopin rappelle ainsi que ce matériau tend à beaucoup “souffrir” en ville.
Autres nouveautés sur les futurs abris : des bornes d’information voyageurs pour chaque arrêt de tramway et de ligne Chronobus, et des écrans d’information en temps réel sur ceux des lignes Proximo. Ou encore une nouvelle signalétique multimodale pour informer les usagers des autres arrêts à proximité, des parkings, services de vélo et autres. Sans oublier, cerise sur le gâteau hi-tech, des ports USB pour permettre de recharger téléphones ou tablettes.
Et le président du SMTC comme le directeur régional JCDecaux de vanter encore une réduction de 69 % de la consommation énergétique des arrêts, et le recours aux “énergies vertes”. Même si l’idée évoquée d’installer des panneaux solaires sur les toits s’est révélée techniquement peu satisfaisante au cours des discussions. Autre nouveauté : les arrêts seront éteints la nuit dans les communes qui le souhaitent. Ce sera le cas ainsi à Fontaine… mais pas à Grenoble.
Une « griffe particulière » pour les sites remarquables
Le déroulé des travaux ? Le SMTC et JCDecaux ont choisi de rénover plutôt que de reconstruire. Dans un premier temps, les différents abris sont donc désossés avant d’être poncés puis repeints. Une première phase qui a débuté au mois d’août sur le campus, et se poursuit sur les arrêts Victor-Hugo de Grenoble. « C’est la phase la plus longue, puis les mobiliers et nouveaux matériaux interviendront progressivement au mois d’octobre », détaille Yann Mongaburu.
Si cette première phase de travaux est la plus lourde, l’objectif est bien de limiter le plus possible l’impact pour les usagers. À quelques exceptions près, aucune station ne devrait subir de fermeture du fait des travaux. Ainsi, sur les quais du tram Victor-Hugo, deux équipes travaillent de concert sur deux abris différents, derrière des barrières de protection. Pendant que les autres arrêts demeurent normalement accessibles et utilisables.
Il faudra compter environ un an pour venir à bout des 1 070 abris concernés, estime Pascal Chopin. Avec, au final, la volonté de redorer l’esthétique des arrêts et même, dans certains cas, de les singulariser. « Nous avons prévu qu’il y ait cinq sites remarquables avec une griffe particulière, un aspect patrimonial pour les intégrer fortement dans la ville et l’histoire du territoire », confie Yann Mongaburu. Ce sera notamment le cas de l’arrêt Victor-Hugo mais les autres sites concernés – art du teasing oblige – ne seront dévoilés que dans quelques semaines.