EN BREF — La Ville de Grenoble procède actuellement à la récolte du miel de ses ruches, au nombre d’une douzaine. L’occasion pour les élus grenoblois de rappeler l’importance des abeilles en matière de biodiversité… et de se revendiquer plus que jamais comme une municipalité aussi verte que “rouge coquelicot”.
De quoi leur donner le bourdon ? La sérénité des abeilles du parc Jean-Verlhac a été sérieusement troublée jeudi 8 août par l’intervention des agents des espaces verts de Grenoble. En cette deuxième semaine du mois d’août, la Ville procède en effet à la récolte du miel de la douzaine de ruches implantées sur son territoire et alentour. L’occasion pour ses élus de rappeler la menace qui plane sur ces insectes, acteurs majeurs de la biodiversité.
Pas moins de trois adjoints ont ainsi fait le déplacement pour ce moment de récolte : l’adjointe à la Restauration et à l’Alimentation bio et locale Salima Djidel, l’adjointe à la Politique intergénérationnelle Kheira Capdepon, et l’adjoint à la Vie associative Emmanuel Carroz.
Du fait du souvenir douloureux de multiples piqûres, ce dernier sera le seul à ne pas enfiler de tenue de protection et à s’approcher des ruches. Sauf le temps d’une photo à la demande des journalistes !
Les abeilles, maillon essentiel de la biodiversité
« Sauvons les abeilles ! » Tel est le cri du cœur que lance Emmanuel Carroz, décidément peu rancunier. Si les ruches grenobloises ont vocation à fournir du miel, l’adjoint insiste sur l’objectif premier et pédagogique de leur implantation. « C’est toujours sympa d’avoir quelques kilos de miel, mais le but c’est aussi de se rendre compte que les colonies d’abeilles vont mal au niveau mondial : le syndrome d’effondrement est une réalité ! », insiste-t-il.
S’affirmant plus que jamais “coquelicot”, la Ville rappelle son refus des pesticides à travers la voix de ses élus. Autrefois symbole impérial, l’abeille est-elle en passe de devenir une icône environnementaliste ? « Quand on voit arriver des abeilles en ville, cela veut dire qu’elles ont de quoi se nourrir, s’installer… Ça questionne en positif », se réjouit Kheira Capdepon. « Et en termes de biodiversité, ça veut dire que ça va ! », complète Salima Djidel.
Et quand il n’y en a pas… ça ne va pas ? « L’abeille est un maillon essentiel de l’équilibre alimentaire : s’il n’y a plus d’abeilles, c’est très mauvais signe », prévient Emmanuel Carroz. Les pesticides ne sont pas les seuls à menacer les ruches : le dérèglement climatique leur est tout autant préjudiciable. À Grenoble comme ailleurs, les abeilles et leur production de miel ont souffert des chaleurs caniculaires parfois records des mois de juin et de juillet 2019.
Plus d’une centaine de kilos de miel tous les ans
Quelle production justement pour les ruches grenobloises ? Les employés des espaces verts de la Ville tablent cette année sur une production d’environ 150 kilos, soit un chiffre supérieur à la moyenne qui bourdonne plutôt aux alentours des 110. Reste à voir si cette estimation se vérifie une fois toutes les collectes réalisées, alors que chacun s’accorde à dire que les conditions climatiques n’ont pas été optimales pour la flore.
Une fois ramassé, le miel vient garnir des bocaux dont les étiquettes précisent de quel secteur il provient. Chaque secteur de la ville compte en effet deux ruches, depuis la Villeneuve aux quais de Saint-Laurent, en passant par Bachelard ou… le toit de l’Hôtel de Ville.
Ce sont ensuite les enfants et les personnes âgées qui en profitent : le miel grenoblois est distribué à des classes de CP ou dans le cadre de dégustation dans les Ehpad.