EN BREF – À Villard-de-Lans, la venue du cirque Zavatta n’est pas du goût de tous. Depuis la semaine dernière, une campagne d’affichage sauvage appelle ainsi au boycott des cirques avec animaux. Alors que la prise de conscience prend de l’ampleur, en Isère, cinq villes se sont positionnées contre leur installation. Sans réel pouvoir. Car seul le vœu, symbolique, reste inattaquable devant les tribunaux…
Ce n’est pas la première fois qu’un cirque avec animaux Zavatta dresse son chapiteau sur le stade de foot de Villard-de-Lans. Mais cet été, la venue de cette historique famille du cirque français n’est pas du goût de tous dans le Vercors.
Alors que le cirque doit donner sa dernière représentation ce 31 juillet après quinze jours de présence, une campagne d’affichage sauvage appelle au boycott des cirques avec animaux.
Pour des « cirques sans souffrance »
Par deux fois la semaine dernière, des opposants se sont lancés dans une opération de dénonciation en placardant des affiches un peu partout dans la station. Celles-ci réclament « des cirques sans souffrance » et appellent à ne plus faire appel aux animaux sous les chapiteaux.
Dans la nuit de mardi à mercredi puis la nuit de vendredi à samedi, plus de 90 affiches ont ainsi été placardées dans les rues. Et 120 flyers déposés sur les pare-brises des voitures dans les environs de Villard-de-Lans.
Les panneaux publicitaires du cirque ont également été recouverts, tout comme… l’ours en marbre sur la place principale du village.
Les actions de ce type se multiplient en France et dans la région. Ce fut le cas à Meylan en avril dernier après Uriage et Échirolles en août 2018 ou bien encore Fontaine en mars 2017. Sans compter les nombreuses pétitions pour mettre fin à ces pratiques.
365 villes en France se sont positionnées contre
Des villes ont pris, ou tenté de prendre, les devants. En France, au 17 juillet, 365 communes avaient pris position dont 75 de plus de 10 000 habitants, décompte Cirques de France. Sur la région, Voiron a été la première à interdire les cirques avec animaux sur son territoire.
En Isère, Saint-Geoirs-en-Valdaine, Eybens, Champagnier et Grenoble se sont également positionnées contre, soit par le biais d’un arrêté municipal, d’une délibération ou d’un vœu.
Or, à ce jour, seul le vœu, symbolique, reste inattaquable. De nombreuses communes ont ainsi vu leurs décisions annulées par la préfecture ou le tribunal administratif reconnaît l’association.
Le 23 juillet dernier, la justice a ainsi annulé la délibération du conseil municipal de La Chèze dans les Côtes d’Armor. La fédération des cirques de tradition et propriétaires d’animaux de spectacle avait en effet déposé un recours pour excès de pouvoir ; un conseil municipal ne disposant pas du pouvoir de police. Une quinzaine de communes ayant voté des délibérations similaires ont été attaquées en justice.
D’autres communes, comme Luc-en-Provence dans le Var, se sont vues dans l’obligation d’annuler leur arrêté municipal. Le juge avait estimé que « la mesure litigieuse n’est pas au nombre de celles que le maire peut prendre dans le cadre de ses pouvoirs de police municipale ».
Patricia Cerinsek