FIL INFO – L’important incendie qui a touché l’usine Hager de Crolles dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juillet a‑t-il libéré des particules de lithium dans l’atmosphère ? C’est ce qu’ont redouté certains, en invitant via les réseaux sociaux les habitants à fermer leurs fenêtres, y compris à Grenoble. La préfecture de l’Isère et Atmo Auvergne-Rhône-Alpes affirment, pour leur part, ne pas avoir relevé de toxicité dans l’atmosphère.
Le panache de fumée soulevé par le sinistre n’est pas passé inaperçu et a même provoqué un début de psychose sur les réseaux sociaux. Mercredi 10 juillet peu après 19 heures, un important incendie s’est en effet déclenché sur le site de l’industriel Hager de Crolles.
Ironie mordante, l’entreprise est notamment connue pour fabriquer… des alarmes incendie. Si les dégâts sont très importants, le sinistre n’a heureusement pas fait de victimes.
L’origine exacte de l’incendie n’est pas encore connue, mais le personnel de l’usine a rapidement indiqué aux sapeurs-pompiers que des piles au lithium avaient explosé.
De quoi susciter une certaine inquiétude dans la population, le lithium, élément chimique particulièrement inflammable, étant toxique à l’inhalation. Les risques ? Des nausées, des crampes, mais aussi des complications respiratoires pouvant aller jusqu’à l’œdème pulmonaire.
Pas de toxicité dans l’atmosphère, indique la préfecture
« Attention gros incendie à Crolles, nuage toxique (batteries au lithium), nuage se dirige sur Grenoble. Recommandation de fermer vos fenêtres. » Tel est le message, ou son équivalent, que des personnes ont par la suite partagé sur les réseaux sociaux voire via SMS durant la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 juillet. Un début de psychose face à l’impressionnante fumée dégagée par l’incendie ? Aucun message d’alerte n’était, pendant ce temps, diffusé par les autorités.
Au sortir d’une cellule de crise, la préfecture de l’Isère a finalement publié un communique rassurant : « Les spécialistes du risque chimique du SDIS ont procédé à plusieurs reprises, au cours de la nuit, à des mesures atmosphériques à différents points géographiques à Crolles mais aussi sur une périphérie plus large. Aucune de ces mesures n’a relevé de toxicité dans l’atmosphère. » Suffisant pour rassurer ceux qui, déjà, évoquent le nuage de Tchernobyl s’arrêtant à la frontière ?
Atmo confirme l’absence de pollution aux particules
Atmo suit également la situation de très près. « Ayant constaté visuellement le panache, le personnel d’Atmo-Auvergne Rhône-Alpes a surveillé les taux de pollution relevés sur les différentes stations de son réseau de mesures », indique l’organisme. Conclusion ? « Les résultats enregistrés sur les différents sites de la région grenobloise, site de Crolles compris, n’ont pas mis en évidence d’impact décelable de l’incendie sur les taux de particules. »
Reste à savoir si les communes de Crolles, de Grenoble et autres municipalités environnantes ont été impliquées dans la cellule de crise préfectorale… et submergées ou non d’appels de citoyens curieux ou inquiets. Sollicitées par Place Gre’net, les deux municipalités n’ont pas (encore) répondu à nos questions. Tout comme l’entreprise Hager, qui n’a pas donné suite à nos demandes de précisions sur les causes (possibles) et les conséquences du sinistre (voir encadré).
La CGT Isère a, pour sa part, réagi via un communiqué pour exprimer sa solidarité à l’égard des salariés du site crollois. Le syndicat attend à présent de l’entreprise qu’elle « informe les représentants du personnel sur les suites qu’elle compte donner à cette tragédie ». Et se déclare d’ores et déjà attentive à « la garantie du maintien de salaire du personnel, de leur retour à l’emploi et de la continuité de l’activité de production sur le site ».
Florent Mathieu
Dans un communiqué émis au soir du jeudi 11 juillet, la direction de Hager indique « être sur place pour coordonner les contacts avec les services de secours et les autorités locales ».
« Le site industriel de Crolles est actuellement à l’arrêt. Conscient des inquiétudes que cet incendie peut susciter, notre priorité est de prendre soin de nos 200 collègues concernés et de nos clients. Une réunion extraordinaire du Comité Social et Economique (CSE) s’est tenue jeudi à 14h avec les instances représentatives du personnel. Une cellule d’aide psychologique a été mise en place en collaboration avec notre service de santé au travail et nous tiendrons les salariés régulièrement informés du suivi de la situation », précise encore la direction.