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Le Samu social de Grenoble lance un appel aux béné­voles pour les mois d’été, tou­jours difficiles

Le Samu social de Grenoble lance un appel aux béné­voles pour les mois d’été, tou­jours difficiles

FOCUS – L’association Vinci, alias le Samu social de Grenoble, lance un nou­vel appel aux béné­voles en ce début de période esti­vale, tra­di­tion­nel­le­ment dif­fi­cile pour les per­sonnes en grande pré­ca­rité. Son pré­sident Éric Rocourt pré­fère racon­ter la réa­lité du ter­rain telle qu’elle est, avec des besoins crois­sants et des situa­tions ren­con­trées de plus en plus préoccupantes.

« Le Samu social de Grenoble n’est plus dans des maraudes tra­di­tion­nelles, mais dans l’ur­gence voire dans l’hu­ma­ni­taire ! » Ainsi s’ex­prime Éric Rocourt, pré­sident de l’as­so­cia­tion Vinci, qui effec­tue chaque nuit des “tour­nées” à la ren­contre des per­sonnes en situa­tion de grande pré­ca­rité. Alors que les besoins en juillet et en août sont tou­jours supé­rieurs à la moyenne, le Samu social de Grenoble lance, de nou­veau, un appel aux bénévoles.

Face à des mois d'été traditionnellement difficiles et une situation dans la rue de plus en plus dure, le Samu social lance un (nouvel) appel aux bénévoles.L'un des véhicules du Samu social de Grenoble © Véronique Serre - Place Gre'net

L’un des véhi­cules du Samu social de Grenoble. © Véronique Serre – Place Gre’net

Car si Grenoble se vide de ses habi­tants durant les deux mois d’été, ce n’est pas le cas de ses rues. Chaque année, décrit le pré­sident du Samu social, le pic d’ac­ti­vité de l’as­so­cia­tion cor­res­pond à la période des grandes vacances. « L’année der­nière, au mois d’août, nous avons vu 1 200 per­sonnes, ce qui est abso­lu­ment énorme ! », insiste-t-il. Sans avoir de rai­sons de pen­ser que 2019 sera une année dif­fé­rente des autres.

Des mois d’été dif­fi­ciles pour les per­sonnes à la rue

À cet “afflux” de popu­la­tion pré­caire vient s’a­jou­ter la fer­me­ture de nombre de struc­tures en période esti­vale. « On se retrouve avec une poi­gnée d’as­so­cia­tions pour assu­rer le mini­mum vital aux usa­gers, et la pres­sion ali­men­taire est vrai­ment pal­pable, les gens ont faim », décrit Éric Rocourt. Dans ces condi­tions, dif­fi­cile d’ac­cor­der plus que quelques mots aux per­sonnes visi­tées, alors même que celles-ci souffrent aussi… de solitude.

Samu social de Grenoble © Romain Chevalier - Vinci

Samu social de Grenoble. © Romain Chevalier – Vinci

De com­bien de béné­voles en plus aurait besoin l’as­so­cia­tion pour assu­rer ses maraudes dans de bonnes condi­tions ? Une tren­taine de plus, répond son pré­sident, soit envi­ron 150 béné­voles contre 120 actuel­le­ment. Les maraudes mobi­lisent en effet chaque soir des équipes de trois per­sonnes, qui sillonnent les rues de Grenoble à par­tir de 20 h 30 jus­qu’à, théo­ri­que­ment, 1 h 30 du matin. Parfois plus, selon les besoins, l’é­tat de fatigue et la motivation.

Et de la moti­va­tion, il en faut, pré­vient Éric Rocourt. Non seule­ment le rythme est devenu sou­tenu, avec envi­ron 50 per­sonnes visi­tées par soir, mais les situa­tions ren­con­trées sont de plus en plus com­pli­quées. Loin des SDF “clas­siques” d’il y a quelques années, Vinci porte aujourd’­hui assis­tance à des per­sonnes migrantes par­fois très malades, ainsi qu’à nombre de femmes, seules ou avec des enfants.

Une capa­cité à prendre du recul face à des réa­li­tés difficiles

Les maraudes confrontent aussi les béné­voles à la réa­lité dif­fi­cile des migra­tions, avec des réseaux de pas­seurs qui aban­donnent leurs “pas­sa­gers” après les avoir dépouillés. « On se retrouve avec des gens hagards, cho­qués psy­cho­lo­gi­que­ment », dépeint Éric Rocourt. Avec le devoir de leur décrire le par­cours du com­bat­tant pour essayer de res­ter sur le ter­ri­toire. « Et là, c’est une double décep­tion, comme une double peine ! »

Le Samu social lance un (nouvel) appel aux bénévoles pour cet été.Maraude du Samu Social © Véronique Serre - Place Gre'net

Maraude du Samu social. © Véronique Serre – Place Gre’net

Dès lors, se por­ter béné­vole pour le Samu social demande un cer­tain nombre de qua­li­tés. Éric Rocourt les décri­vait déjà lors d’un pré­cé­dent appel aux bonnes volon­tés, et elles n’ont pas changé : l’en­vie d’al­ler vers l’autre, en pre­mier lieu, et une envie de s’en­ga­ger dans la vie asso­cia­tive de la struc­ture. Non seule­ment à tra­vers ses maraudes mais aussi à tra­vers son esprit comme sa logistique.

L’association ne fixe pas de limites d’âge, à condi­tion que les can­di­dats soient majeurs, et n’exige pas la déten­tion du per­mis de conduire. En revanche, Éric Rocourt insiste sur la capa­cité à prendre du recul. « Il faut savoir ne pas s’im­pli­quer per­son­nel­le­ment dans les cas que l’on voit, sinon on se fait bouf­fer ! », résume-t-il en termes clairs. Quitte à exclure des béné­voles lorsque ceux-ci “déparent”, par exemple en accueillant des per­sonnes… dans leur propre domicile.

Florent Mathieu

Florent Mathieu

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