FIL INFO — Alors que le ministre de la Transition écologique François de Rugy a annoncé 23 mesures pour préserver les ressources en eau face au réchauffement climatique, les coprésidents du groupe Métropole en transition – à savoir le maire de Grenoble Éric Piolle et l’ex-maire d’Eybens Francie Mégevand – dénoncent des annonces sans actions concrètes.
« Le gouvernement ne fait que ralentir la nécessaire transition vers une consommation plus vertueuse de l’eau. » Ainsi s’expriment dans un communiqué commun Éric Piolle et Francie Mégevand, en leur qualité de coprésidents du groupe Métropole en transitions au sein du conseil de Grenoble-Alpes Métropole. Le maire de Grenoble et l’ex-maire d’Eybens tirent ainsi à boulets rouges sur les annonces du ministre de la Transition écologique François de Rugy.
En conclusion des Assises de l’eau, le ministère a en effet annoncé une panoplie de 23 mesures « pour faire face au dérèglement climatique qui affecte nos ressources en eau ». Un « nouveau pacte » qui se fixe trois objectifs : « Protéger les captages pour garantir une eau de qualité à la source », « Économiser l’eau pour préserver une ressource vitale » et « Préserver nos rivières et nos milieux humides ».
Des annonces sans actions concrètes ?
Des vœux pieux, semblent répondre nombre de collectivités à travers des parutions telles Maire info ou La Gazette des communes. La question des moyens se pose en effet. Si, pour Francie Mégevand et Éric Piolle, le plan a le mérite « de mettre encore une fois l’accent sur l’enjeu fondamental que représente la ressource en eau », il ne s’accompagne pour autant d’aucune action concrète.
Ainsi, les signataires doutent qu’une nouvelle législation pour mieux protéger les captages puissent s’imposer au parlement, « tant les lobbys agricoles y sont présents, y compris dans la majorité gouvernementale ». Quant aux promesses de financement, elles seraient grandement compromises alors que le gouvernement a ponctionné « 20 % du budget des agences collecté sur les factures d’eau des usagers » en 2018.
« Cette ponction a entraîné des annulations et de nombreux reports de projets visant à préserver l’eau. Comment alors imaginer que les mêmes budgets pourront, en plus, financer ce nouveau plan ? », écrivent encore Éric Piolle et Francie Mégevand. Et les élus municipaux comme métropolitains d’estimer pour conclure que, de toute manière « la Métropole grenobloise a déjà mis en œuvre la plupart des préconisations contenues dans ce plan ».