FIL INFO — Au sortir d’une semaine de canicule, les personnels des Urgences et du Samu de Grenoble décrivent des services saturés et à bout de souffle. Et annoncent leur participation au mouvement de protestation nationale du mardi 2 juillet, avec préavis de grève, déambulation dans la ville et grand pique-nique au parc Paul-Mistral à 18 h 30.
Alors que la vigilance Canicule a été levée mardi 2 juillet sur le département de l’Isère, le personnel des Urgences et du Samu de Grenoble dresse le bilan d’une semaine de fortes chaleurs. L’occasion pour les professionnels de santé d’annoncer une nouvelle journée de grève et de mobilisation, qui vient s’inscrire dans le cadre d’un mouvement national. Objectif ? Maintenir la pression sur le gouvernement
« Un préavis de grève est déposé pour les urgences de Nord, sud pédiatrie et Samu couvrant tous les personnels », écrivent ainsi les salariés mobilisés. Après avoir pris d’assaut la Bastille, les urgentistes comptent cette fois déambuler en ville et réaliser des photos de groupe auprès de différents lieux emblématiques, tels la Place Grenette ou la Tour Perret. Avant un pique-nique au parc Mistral à 18 h 30, où « toute la population qui [les] soutient est conviée ».
Une communication ministérielle jugée « mensongère »
Les déclarations du ministère de la Santé durant l’épisode de canicule ont renforcé la colère des praticiens. Un ministère jugé « aveugle à la situation » et qui se rend, à leurs yeux, coupable d’une « communication mensongère autour de “tout va bien”, ”les Urgences sont prêtes” ou “les renforts sont prévus” ». Pour les grévistes, le compte n’y était pas et les fortes chaleurs ont poussé les équipes dans leurs derniers retranchements.
Dans le détail, les professionnels décrivent une croissance d’activité au 15 comme aux Urgences sur toute la semaine du 24 au 30 juin, avec comme paroxysme pas moins de 2 500 appels sur la seule journée de dimanche. « La surcharge n’est pas due exclusivement à la canicule mais le système entier est déjà tellement en tension que ce contexte crée l’explosion », précisent-ils. Les vacances prises par un certain nombre de généralistes n’ont évidemment rien arrangé.
Une situation qui n’est pas propre à Grenoble
Quid des renforts promis ? Le Samu et les Urgences de Grenoble disent n’en avoir pas vu la trace.
Et d’ajouter que la saturation ne concerne pas que leurs services, mais a gagné les autres secteurs de l’hôpital : « Pas de place pour de nouveaux patients, des lits sont toujours fermés, le cycle de la prise en charge est brisé [car] les patients ne peuvent pas quitter les urgences pour un service qui les prenne en charge ».
Une situation qui ne serait pas spécifique à Grenoble, puisque les manifestants décrivent des Urgences dans la même souffrance à Bourgoin-Jallieu ou encore au Pont-de-Beauvoisin. « Quelqu’un doit remettre des moyens dans la machine pour qu’elle puisse tourner correctement et répondre aux besoins réels de la population », alertent enfin les personnels. Pour qui « la stigmatisation des usagers » n’est pas une réponse valable.