FIL INFO — Le député LREM rapporteur de la loi sur le Pacte ferroviaire Jean-Baptiste Djebbari était en Rhône-Alpes lundi 27 mai pour emprunter la ligne (menacée) Grenoble-Gap. Un voyage à l’invitation de deux parlementaires des Hautes-Alpes au cours duquel le député a fait savoir son optimisme quant à l’avenir de la ligne. Sans toutefois livrer d’informations précises sur l’engagement financier de l’État.
« La macronie en visite » : c’est ainsi que le Collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes désignait la venue en Rhône-Alpes, lundi 27 mai, du député LREM Jean-Baptiste Djebbari.

Jean-Baptiste Djebbari face aux manifestants durant son trajet sur la ligne Grenoble-Gap © Jean-Baptiste Djebbari – Twitter
En sa qualité de rapporteur du projet de loi sur le Pacte ferroviaire, l’élu de la Haute-Vienne était invité par ses collègues des Hautes-Alpes Joël Giraud et Pascale Boyer à monter dans le train de la ligne Grenoble-Gap. Une ligne encore menacée, et ardemment défendue par le Collectif.
Un Collectif qui ne mâche pas ses mots pour saluer cette venue. « [Jean-Baptiste Djebbari] est grand promoteur d’idées farfelues pour remplacer les trains, tels les cars à haute fréquence sur rails bitumés (en un mot : la route) » écrit-il dans un communiqué. Tout en considérant que « l’utilisation du service public ferroviaire par un dignitaire macroniste est déjà en soi un événement ». Et en promettant des manifestations pour faire entendre sa voix le long du parcours.
L’optimisme du député
Motif de la colère ? L’État tarde à assurer le financement de la restauration de la ligne Grenoble-Gap, nécessaire à sa survie à court terme. Et ceci alors que nombre de collectivités ont fait savoir qu’elles étaient prêtes à mettre la main à la poche pour assurer sa sauvegarde : le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, le Conseil départemental de l’Isère, Grenoble-Alpes Métropole ou encore le Conseil départemental des Hautes-Alpes.

Gilets jaunes et oranges pour accueillir le député rapporteur de la loi sur le Pacte ferroviaire © Jean-Baptiste Djebbari – Twitter
Pas de panique, assure Jean-Baptiste Djebbari durant sa visite au micro de nos confrères de Alpes 1. « On voit bien que c’est une ligne qui est fréquentée, qui a un intérêt en termes d’attractivité du territoire, qui est aussi touristique. Pour être très clair, je pense que cette ligne a un bel avenir et du potentiel devant elle », déclare le parlementaire. Tout en concédant, sans plus de précisions, qu’il faut à présent franchir la « haie budgétaire ».
Même tonalité sur les réseaux sociaux, où le parlementaire évoque des « échanges très enrichissants avec les cheminots et les usagers de la ligne Gap-Grenoble ». Et poste même, fair-play, une photographie du comité d’accueil que lui réservait en gare les membres du Collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes. Mais si le député affiche son optimisme, il n’est pas dit que celui-ci suffise à rasséréner les militants.
FM
PÉTITION CONTRE LES FERMETURES DE GUICHETS DES PETITES GARES
La fermeture annoncée de quatre guichets SNCF en Isère avait fait bondir les élus régionaux du groupe d’opposition RCES (Rassemblement citoyens, écologistes et solidaires). C’est au tour d’un autre groupe d’opposition de gauche, Socialiste & Démocrate, de s’indigner à travers une pétition directement adressée à la ministre en charge des Transports Élisabeth Borne. Pour les élus, ces fermetures représentent en effet un « recul des services publics ».
De gauche à droite : Stéphane Gemmani, Dominique Roux, Jean-François Debat, Philippe Reynaud et Christian Pichoud, élus du groupe Socialiste & Démocrate © Joël Kermabon – Place Gre’net
« Demain, si rien n’est fait, c’est l’ensemble de nos gares du réseau TER qui risquent de baisser le rideau », s’inquiètent les élus. Tout en constatant que les territoires ruraux sont toujours les plus impactés par la « casse méthodique du service public » qu’ils dénoncent. Les gares concernées par les fermetures imminentes de guichets ? Rives, Moirans, Brignoud et Goncelin pour l’Isère. Mais aussi Saint-Vallier et Saint-Rambert dans la Drôme.