FIL INFO — Le syndical Alliance Police nationale annonce le classement de la ville de Grenoble en « zone difficile ». Une dénomination qui octroie aux policiers une prime annuelle pouvant aller de 200 à 800 euros, en fonction de l’ancienneté de leur affectation sur le territoire.
La demande ne date pas d’hier, et le syndicat Unité SGP Police en faisait encore la demande par voie de communiqué en août 2017 : par voie de décret en date du vendredi 3 mai, la ville de Grenoble vient finalement d’être reconnue « zone difficile » pour les forces de l’ordre. C’est un autre syndicat, Alliance Police nationale, qui l’annonce sur son site Internet et les réseaux sociaux, non sans revendiquer l’arrêté comme une victoire.
Techniquement, que représente le passage de Grenoble en zone difficile ? « Les policiers actifs affectés à la CSP [circonscription de sécurité de proximité, ndlr] Grenoble bénéficieront désormais de l’indemnité de fidélisation en secteur difficile », indique le syndicat. Soit une prime annuelle, de 202 euros pour les policiers comptant deux ans d’affectation, mais pouvant aller jusqu’à 805 euros à partir de la sixième année de présence sur le territoire grenoblois.
Des policiers caillassés dans le quartier Mistral
« Pour être efficace, le service public doit travailler dans de bonnes conditions ! », salue sur Facebook Éric Piolle. Tout en évitant d’employer le terme « zone difficile » dans son message pour évoquer une « prime de fidélisation ». Le maire de Grenoble se félicite par ailleurs de la « mobilisation collective » avec Renzo Sulli, maire d’Échirolles, et David Queiros, maire de Saint-Martin‑d’Hères, celle-ci ayant permis, à ses yeux, l’inscription de la ville dans le dispositif des quartiers de reconquête républicaine.
La « zone difficile » ne semble pas qu’un vain mot. Dans la nuit du lundi 6 mai, une trentaine d’habitants du quartier Mistral auraient ainsi caillassé des véhicules des forces de l’ordre, ainsi que le relate France 3. Un nouvel épisode de tensions dans une ville que Jean-Yves Coquillat, le précédent procureur de la République, n’avait pas hésité à décrire en 2017 comme « pourrie et gangrenée par le trafic de drogue ».