FIL INFO – Le préfet de l’Isère Lionel Beffre n’a pas apprécié les commentaires accompagnant un article du Dauphiné libéré consacré aux dégradations des radars. Il fait valoir dans un communiqué l’impact des radars sur les accidents de la route, ainsi que la responsabilité et les peines encourues de ceux qui les dégradent.
« Les personnes irresponsables qui font la promotion de la dégradation des radars oublient […] que ceux-ci participent à la sécurité de tous. » Tel est le “coup de gueule” poussé par la préfecture de l’Isère dans un communiqué.
En cause ? Les commentaires de certains internautes à l’occasion d’un article sur les dégradations des radars, publiés dans les colonnes et sur le site du Dauphiné libéré le dimanche 21 avril.
Un article dans lequel le délégué interministériel à la Sécurité routière estimait que « ceux qui détruisent les radars ont contribué à la mort de toute une série de personnes ».
De quoi susciter sur Facebook de nombreux commentaires négatifs, entre incrédulité, injures diverses, dénonciations des « radars à fric » et de la « culpabilisation » de ceux qui les dégradent et un charmant « Fais nous plaisir et va te suicider mon pote ».
La vitesse en cause dans un tiers des accidents
Pour le préfet de l’Isère Lionel Beffre, ces propos sont « inadmissibles » et éloignés des réalités. « Depuis l’installation des radars, les conducteurs ont réduit leur vitesse moyenne de 11 km/h et on constate une baisse moyenne des accidents mortels à proximité des radars de 66 %. Entre 2003 et 2012, les radars ont permis de sauver 23 000 vies », décrivent ainsi les services de l’État pour mieux vanter l’utilité du dispositif.
Des chiffres que le bilan 2018 vient ternir. « 28 personnes sont décédées sur la route en Isère depuis le 1er janvier et […] 227 personnes ont été blessées en Isère, ce qui représente une augmentation respective de 56 % et de 11 % par rapport à la même période en 2018 », écrit la préfecture. Avant de préciser que la vitesse a été identifiée comme cause principale des accidents dans 28 % des cas.
Cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende
Et le représentant de l’État d’enfoncer le clou : « La dégradation, y compris par masquage, des radars et ceux qui les commettent sont directement responsables de l’augmentation du nombre de morts et de blessés graves sur la route. » Une déclaration assortie d’un rappel à la loi : se rendre coupable de la destruction, de la dégradation ou de la détérioration d’un radar peut être puni d’une peine allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.
La préfecture s’élève encore en faux contre l’idée que les radars ne servent qu’à engranger des recettes fiscales. « La majeure partie des amendes radars (91,2 %, soit 924 millions d’euros en 2017) est consacrée à la lutte contre l’insécurité routière », chiffre-t-elle. Avant d’indiquer que l’État a consacré 3,7 milliards d’euros à sa politique de sécurité routière en 2017, tandis que le coût total des accidents corporels sur la même année serait de 39,7 milliards d’euros.