FIL INFO – Le Planning familial de l’Isère et SOS homophobie Dauphiné Alpes Nord lancent une campagne de prévention et de promotion de la « santé affective et sexuelle des femmes lesbiennes ». Objectif ? Lutter contre les stéréotypes sur les questions de santé ou de violences conjugales, et dénoncer la lesbophobie.
La santé affective et sexuelle, « un truc d’hétéro » ? C’est l’idée reçue que le Planning familial de l’Isère veut battre en brèche.
En partenariat avec SOS homophobie Dauphiné Alpes Nord, l’association lance ainsi une campagne visuelle « de prévention et de promotion de la santé affective et sexuelle des femmes lesbiennes et FSF ». Le sigle FSF désignant les femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes.
« La santé lesbienne n’est pas perçue comme une priorité de santé publique par les associations et les institutions », déplore le Planning familial.
En se concentrant sur les hétérosexuels ou les gays, les campagnes de prévention créeraient un « sentiment d’immunité » des lesbiennes vis-à-vis des infections sexuellement transmissibles (IST). Or, une enquête de 2008 a révélé que quatre fois plus de femmes lesbiennes (12 %) avaient contracté une IST durant les cinq années précédant l’étude que de femmes hétérosexuelles.
Santé, violences… et lesbophobie
Au-delà du message de prévention, la campagne veut également inviter les femmes lesbiennes ou FSF à effectuer des visites gynécologiques régulières. Celles-ci ont en effet tendance à moins consulter, alors que ces visites permettent de déceler des IST mais aussi certains cancers. En parallèle, la campagne entend également inviter les professionnels de santé à mieux prendre en compte les spécificités des femmes lesbiennes dans leur démarche de soin.
Autre thématique forte : la violence conjugale entre femmes. « Penser les femmes capables de violence est contraire au stéréotype de genre qui veut que les femmes soient naturellement douces », décrit le Planning familial. Peu de dispositifs existent d’ailleurs pour lutter contre les violences physiques ou psychologiques au sein d’un couple de femmes. La campagne vise donc à sensibiliser à cette question et à « libérer la parole ».
Dernier élément : la lesbophobie. Pour le Planning familial, le « renforcement de la répression concernant les insultes, violences et discriminations lesbophobes » doit aller de pair avec des droits égaux, qu’il s’agisse de mariage, d’adoption ou de PMA.
« Les différences de statut […] entérinent implicitement l’idée d’une infériorité intrinsèque de l’homosexualité », estime ainsi l’association. Qui ajoute qu’elles participent à une mésestime de soi des femmes lesbiennes ou FSF.
Des visuels à destination des acteurs de soins
Autant de messages illustrés à travers des supports visuels signés Marion Dubois, illustratrice et graphiste spécialisée dans les outils pédagogiques ainsi que dans l’illustration médicale.
Des visuels relayés par la Ville de Grenoble, notamment dans le cadre de la Quinzaine de lutte contre le racisme et les discriminations. Mais les supports papiers ou numériques réalisés dans le cadre de cette campagne seront aussi communiqués tout au long de l’année « aux acteurs de prévention et de soins du secteur privé et public recensés sur le bassin grenoblois », indique enfin le Planning familial.
Pour ce qui est des coûts, la Ville de Grenoble a pris financièrement en charge la rémunération de la graphiste, ainsi que l’impression des visuels. La campagne bénéficie également du soutien du fonds de dotation la LIG (Lesbiennes d’intérêt général).