FIL INFO — Dans un communiqué publié fin mars, le syndicat Sud-PTT Isère-Savoie accuse la Banque postale de prélever 6 euros supplémentaires sur les paiements en espèces des locataires de l’Opac 38. Une accusation que rejette l’intéressée : si le supplément est bien réel, il concerne des frais de prestation que l’entreprise choisit, ou non, de répercuter sur ses clients.
Une banque « qui vole les pauvres » ? C’est ainsi que Sud-PTT Isère-Savoie décrit la Banque postale dans un communiqué publié le 18 mars. Motif de cette accusation ? Le syndicat reproche à l’organisme bancaire de prélever 6 euros par opération de paiement, lorsque les locataires du bailleur social de l’Isère Opac 38 viennent régler leur loyer en liquide à ses guichets. Une ponction jugée « inadmissible et intolérable ».
« Les personnes qui viennent payer leur loyer en espèce à La Poste sont, pour la majorité d’entre elles, des personnes qui n’ont pas recours au prélèvement automatique (…) et choisissent ce mode de paiement pour ne pas se retrouver en interdit bancaire », écrit Sud-PTT. Qui appelle la société à revoir sa politique tarifaire. Tout en décrivant la « situation très difficile » des agents face à des usagers « encore un peu plus pénalisés et stigmatisés ».
La Banque postale renvoie la balle à l’Opac
Du côté de La Poste, on renvoie la balle dans le camp de l’Opac. « À partir du moment où nous proposons une prestation à une entreprise, cette prestation à un coût », expliquent les services de la Banque postale. Avant de s’empresser d’ajouter : « Ce coût n’est pas facturé au client, mais au prestataire. Et c’est l’entreprise avec laquelle nous travaillons qui décide ou pas de l’impacter (sic) sur ses clients. »
La Banque postale souligne également que d’autres choix de paiement sont accessibles. Tels que le virement interbancaire, gratuit entre clients de l’établissement bancaire, ou encore le prélèvement SEPA, également gratuit. Mais elle mentionne bien que le paiement en espèces, « en raison des démarches devant être effectuées par la banque » représente un coût dont les entreprises ou collectivités sont averties, et qu’elles choisissent ou non de prendre en charge.
La même problématique s’est posée auprès d’Actis, en janvier 2018. Le paiement en liquide d’un loyer chez le bailleur social de la métropole grenobloise occasionne une majoration de 7 euros, également générée par des frais de procédure de la Banque postale. Et qui amène le bailleur social à inviter ses locataires à se tourner vers d’autres moyens de paiement. Avec un certain succès, d’ailleurs : ils n’étaient plus que 3 % à payer leur loyer en espèces en 2018.