EN BREF – Bernard Borgialli, candidat en dixième position sur la liste des Insoumis aux élections européennes, était en déplacement à Grenoble le vendredi 15 mars. Avant de participer à un meeting consacré aux services publics le soir à Échirolles, le cheminot marseillais a rencontré Yann Mongaburu, président du SMTC, pour échanger sur les questions de mobilité et de transition énergétique.
La transition énergétique et les services publics, tels étaient les deux points centraux de la visite en Isère de Bernard Borgialli, candidat Insoumis pour les élections européennes. Le cheminot marseillais, en dixième position sur la liste « Maintenant le peuple » menée par Manon Aubry, participait à un meeting à Échirolles au soir du vendredi 15 mars. Un rendez-vous précédé d’une rencontre et d’une conférence de presse avec Yann Mongaburu, président du SMTC.
Ancien membre d’EELV, récemment rallié au mouvement Génération.s, Yann Mongaburu ne fait pas mystère de son intention de voter pour une autre liste que celle de la France insoumise. Pas de quoi empêcher les deux hommes d’afficher des valeurs communes. Autant sur les questions de mobilité, avec un soutien affiché au ferroviaire et autres alternatives à la voiture individuelle, que sur celle des services publics.
La ligne Grenoble-Gap en question
« Il ne faut pas être caricatural en politique. Il faut reconnaître le travail fait », juge Bernard Borgialli. Le candidat Insoumis salue ainsi le « travail de fond » réalisé à Grenoble « pour donner à la population les moyens de sortir des énergies carbonées », même s’il reconnaît ne pas être un « spécialiste de Grenoble » ni être « entré dans les détails de la manière dont les mobilités y sont organisées ».

Le Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes n’a de cesse de défendre la ligne Grenoble-Gap. © Seau
Pour le candidat cheminot, la question du ferroviaire est (forcément) prédominante. Et plus encore lorsque la survie de la ligne Grenoble-Veynes-Gap est évoquée. Alors que deux Régions, le Département de l’Isère et la Métro se disent prêts à mettre la main à la poche, l’État joue les prolongations quant à l’aménagement de la ligne, quitte à la mettre en danger. « Une duplicité de l’État français », juge sans ambages Yann Mongaburu.
Le « besoin d’une politique industrielle »
Le président du SMTC dessine deux sujets majeurs en matière de transition environnementale. En premier lieu, « l’urgence à investir dans le ferroviaire », afin de diminuer le recours à la voiture individuelle. En second lieu, la transition énergétique des véhicules. « Avec le vrai besoin d’une politique industrielle qui arrête de faire peser la responsabilité sur les individus » en imposant des normes strictes aux constructeurs, ajoute-t-il.
Cette politique industrielle, la France insoumise l’appelle de ses vœux. Bernard Borgialli rappelle que le mouvement de Jean-Luc Mélenchon promeut l’interdiction de la vente de véhicules diesel à compter de 2025.
Aux yeux du candidat, les impératifs environnementaux doivent de toute manière peser sur chacune des décisions. Pas question, en somme, de seulement « se repeindre en vert », assure-t-il. « C’est indispensable que l’on intègre ce paramètre. »
La sauvegarde des services publics
Autre sujet : la sauvegarde des services publics. Yann Mongaburu et Bernard Borgialli parlent de concert en évoquant les fermetures de bureaux de poste, d’antennes CPAM et autres services de l’État. Un processus de « déshumanisation » qui pèse encore une fois sur le bilan carbone. « Quand on éloigne des lieux de vie les services publics, on crée des déplacements ! », souligne Yann Mongaburu. Pour qui le recours au dématérialisé ne peut être la seule solution.

Les Insoumis Anasse Bouallali, Lucas Trottman, Alban Rosa, Bernard Borgialli et Émilie Marche entourant Yann Mongaburu devant Métrovélo à Grenoble. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Un thème porteur que celui des services publics, autant dans les territoires ruraux que dans les agglomérations. Grenoble a ainsi connu une forte mobilisation autour de la fermeture programmée ou annoncée de plusieurs bureaux de poste, dont celui de Championnet. De la même manière, des Échirollois s’inquiètent d’une fermeture possible du centre CPAM de leur commune, et manifestaient devant le bâtiment le vendredi 18 janvier.
Le thème n’a d’ailleurs pas été choisi par hasard comme sujet du meeting vespéral du candidat. « Autant les européennes c’est éloigné, autant les services publics les gens disent oui. Chacun va penser à un service public qu’il faut sauver, c’est notre patrimoine ! », explique la conseillère régionale insoumise Émilie Marche. Une porte d’entrée pour rattacher les électeurs à un scrutin qui, décidément, ne parvient jamais à passionner les foules ?