FIL INFO – La première édition du festival Tomorrowland Winter se déroulera du 9 au 16 mars 2019 sur la commune d’Huez. Charles Barbier, sous-préfet de l’Isère, et les représentants des forces de l’ordre ont récemment présenté les mesures de sécurité qui seront mises en œuvre dans le cadre de cet événement.
Tomorrowland Winter 2019, cela ne vous dit rien ? Et pour cause, il s’agit de la première édition hivernale du festival belge de musique électro Tomorrowland. Cette première, qui se déroulera sur la commune d’Huez en Isère, du 9 au 16 mars 2019, « a pu susciter quelques inquiétudes », avoue Charles Barbier, sous-préfet, directeur de cabinet du préfet de l’Isère.
Ce dernier et divers représentants des forces de l’ordre ont ainsi présenté, le 28 février dernier, le dispositif de sécurité mis en place par les services de l’État en amont du festival. Histoire de « rassurer tout le monde ».
Police nationale, service départemental d’incendie et de secours, douanes, Samu, Sécurité civile, Fédération française de sauvetage et de secourisme… nombreux sont les acteurs impliqués. Le groupement de gendarmerie départemental déploiera pour sa part 120 gendarmes, le Sdis deux casernes et 22 sapeurs-pompiers. De plus, deux hélicoptères seront mis à disposition.
Un important travail de préparation
« L’association de l’ensemble des services de l’État pour la préparation de l’événement a nécessité un important travail de préparation de la plupart des services de l’État, de la commune et des organisateurs du festival », précise Charles Barbier. Qui ajoute que cette coproduction se fera aussi bien pour ce qui concerne la sécurité civile que pour ce qui est de la lutte contre la délinquance. D’où la mise en place d’un centre de supervision opérationnel et d’un centre opérationnel départemental de crise dédiés au Tomorrowland Winter.
Les responsables ont ainsi organisé de nombreuses réunions techniques, mais aussi décisionnelles en préfecture. Des commissions de sécurité se déroulent également jusqu’au 8 mars, veille du lancement du festival. « Et tout ça pour avoir une réponse adaptée à la fois dans le temps, dans la durée et bien sur à l’intensité du risque qui sera opposé », conclut le sous-préfet.
« La difficulté de L’Alpe d’Huez, c’est que la commune est un peu à distance. Le premier établissement de soins n’est qu’à Grenoble, à peu près à une heure de route. Cela représente une difficulté d’acheminement d’éventuels blessés », renchérit le Pr Guillaume Debaty, responsable du Samu 38. D’où le renforcement de la régulation médicale.
Une attention et un dispositif qui sortent de l’ordinaire
Le sous-préfet tient à dédramatiser la situation. « On a déjà pu gérer de tels événements. On a l’habitude de traiter ou sécuriser une station de ski, qui au plus fort de son activité peut aller jusqu’à 25 000 personnes pour un événement. Par exemple, le 31 décembre pour la Saint-Sylvestre, vous avez autant de monde. »
Qu’est-ce qui justifie alors ces précautions particulières à l’égard du Tomorrowland Winter ? « C’est un événement un peu inhabituel. Il se déroule sur huit jours et attire une centaine de nationalités différentes », explique Charles Barbier.
« La particularité de cet événement, puisqu’il y en a une, c’est effectivement sa durée, avec des horaires fluctuants un petit peu étendus. Et ça nécessite une attention et un dispositif qui sortent un peu de l’ordinaire. »
De plus, l’événement musical se déroule dans les Alpes, « dans les montagnes, avec des festivaliers qui n’ont pas forcément l’habitude d’y être ». « On a des flux de dix heures à trois ou quatre heures du matin », souligne également le lieutenant-colonel Lino Ianetta du groupement de gendarmerie Isère.
« La prévention, première de nos missions »
« Être proactifs, essayer de détecter tout incident potentiel », tel est le mot d’ordre du colonel. « Nous attendons des festivaliers depuis la Suisse, Genève notamment, de l’aéroport de Chambéry. Là, ils arriveront essentiellement par l’autoroute A41. Ensuite, [il y aura] des arrivées depuis les aéroports de Saint-Étienne-de-Saint-Geoirs et de Lyon Saint-Exupéry. Là, ce seront des flux sur l’A43 et l’A48. »
Lino Ianetta souhaite prendre en charge les festivaliers du Tomorrowland Winter dès leur arrivée, pour « les acheminer dans les meilleures conditions de sécurité à l’Alpe d’Huez et les stations satellites et périphériques ». Il s’agit, selon ses mots, d”« une manœuvre globale importante ». « La prévention, c’est la première de nos missions, mais on aura aussi une capacité d’intervention. »
« Le but du jeu, c’est de faire un événement 100 % sécuritaire… La sécurité de tous, on y tient vraiment », affirme quant‑à elle Mélanie Turleque, organisatrice du festival. « On travaille avec des médecins français et des médecins belges qui ont toute l’expérience de Tomorrowland », précise-t-elle, en annonçant une « coopération » réunissant « savoir-faire belge et français ».
De 20 000 à 25 000 personnes sont attendues pour ce festival. Les organisateurs ne sont pas en mesure de donner un nombre exact. « Il y a encore des propriétaires qui ont la capacité de prendre des billets à la dernière minute, chose que le grand public ne peut plus faire aujourd’hui ».