FOCUS – Le Festival de cinéma LGBT de Grenoble Vues d’en face est en route pour sa dix-neuvième édition. Au cinéma Le Club du 15 au 19 mars, mais aussi tout le long du mois à l’occasion de nombreuses projections et événement “hors les murs”. Avec au programme l’occasion de découvrir des films inédits et souvent introuvables, issus de tous les coins du globe.
La Pologne, l’Italie, Hong-Kong, le Canada ou l’Espagne… Une nouvelle fois, le festival de cinéma LGBT de Grenoble Vues d’en face propose une sélection de films aussi arc-en-ciel que cosmopolite. Malgré un budget contraint suite au désengagement financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les bénévoles du festival restent mobilisés pour préparer un événement désormais inscrit dans le paysage culturel grenoblois. Et qui fêtera ses vingt ans en 2020.
Partenaire fidèle du rendez-vous, c’est au cinéma Le Club que les projections de la sélection Vues d’en face 2019 se tiendront, du 15 au 19 mars. En ouverture, le film Kanarie raconte le parcours d’un jeune conscrit de l’armée sud-africaine dans les années 80, admirateur de Boy George… et rouage involontaire de l’apartheid. Une réalisation inédite en France, dont les sous-titres ont été réalisés par l’équipe du festival.
De l’Amérique du Sud à Hong-Kong
Aspect en effet méconnu du travail de bénévole pour un festival comme Vues d’en face, la traduction et le sous-titrage des films font partie du quotidien. « Chaque année on se dit qu’on ne fera plus ce travail, et chaque année on le refait », s’amuse Christophe Prat. Si l’association du festival compte déjà une vingtaine de bénévoles chaque année, les bonnes volontés et les compétences linguistiques sont donc toujours les bienvenues.
Un travail qui peut s’avérer pénible lorsqu’il s’agit de sous-titrer un documentaire italien comme L’Union falla forse, dédié aux familles homosexuelles, et dans lequel les “opposants” à l’homosexualité ont largement la parole.« C’est assez édifiant mais cela vaut le coup d’être regardé et entendu », résume Christophe Prat. Le film est au programme le dimanche 17 mars, en présence du réalisateur… et en avant-première mondiale.
Volontiers tourné vers l’étranger, Vues d’en face donne cette année la part belle à l’Amérique du sud, avec des longs-métrages brésilien (Hard Paint), colombien (Eva et Candela) ou guatémaltèque (José). Sans oublier l’Espagne (Tierra Firme). Ou la Pologne avec Nina : l’histoire d’une jeune femme en quête d’une mère porteuse pour son couple, et qui développe des sentiments inattendus pour celle qu’elle essaye de convaincre d’endosser ce rôle.
Un festival aux nombreux partenaires

Kanarie, le parcours d’un jeune gay fana de Boy George dans l’armée sud-africaine au temps de l’apartheid © Vues d’en face
La sélection 2019 de Vues d’en face est également marquée par nombre de documentaires. Outre L’Union falla forse au cinéma Le Club, Footballeur et homo : l’un n’empêche pas l’autre et Dear Fredy figurent également au programme.
Le premier est ainsi consacré à Yoann Lemaire, footballeur congédié de son club après avoir fait son coming-out. Le second à Fredy Hirsch, athlète juif et homosexuel qui trouva la mort à Auschwitz en 1944, à l’âge de 28 ans.
Deux films qui ne seront pas projetés dans le cadre de la sélection “officielle” du festival, mais les mercredi 6 et samedi 9 mars, respectivement à la Bibliothèque du Centre-Ville de Grenoble et à la Bibliothèque Kateb-Yacine. Des projections, gratuites, qui rappellent que Vues d’en face ne se limite plus qu’à ses journées de projections au Club, mais irradie sur l’ensemble du mois de mars à l’occasion de nombreux événements.
En partenariat avec Eve pour une séance de courts-métrages sur le campus le lundi 11 mars, en lien avec le Ciné-club de Grenoble pour une projection de La Répétition (Catherine Corsini) salle Juliet Berto le mardi 12… Vues d’en face travaille encore de concert avec Un tramway nommé culture, l’École supérieure d’art de Grenoble (Esad), et naturellement des associations LGBT comme SOS Homophobie ou Le Refuge.
Deux partenariats viennent s’ajouter à la liste en 2019 : l’un avec le Club de la presse de Grenoble, l’autre avec La Grande fabrique de Renage. La salle accueillera pour la première fois une exposition de Loïc Le Phoque Frigant les 23 et 24 mars. L’artiste peintre sera également présent à L’Atelier du 8 à Grenoble, pour une exposition dont le vernissage coïncidera avec le pot d’ouverture du festival, le vendredi 15 mars à partir de 22 h 30.