FIL INFO – Des éleveurs bovins de l’Isère, soutenus par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de l’Isère, se sont rassemblés devant le Buffalo Grill de Bourgoin-Jallieu, mardi 19 février. Objectif ? Inciter l’enseigne à échanger avec la Fédération nationale bovine sur la question de l’importation de viande étrangère. Et rappeler les obligations des restaurateurs face à la loi dans ce domaine.
Des éleveurs bovins de l’Isère se sont rassemblés devant le Buffalo Grill de Bourgoin-Jallieu, le mardi 19 février. Motif de leur action ? La Fédération nationale bovine (FNB), soutenue par la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, a adressé des demandes de rencontres avec les grands opérateurs de la restauration du territoire. Et décide à présent de « cibler » les enseignes n’ayant pas répondu, parmi lesquelles Compass, Courtepaille et Buffalo Grill.
Objectif de ces rencontres ? « Obtenir des informations sur la stratégie d’approvisionnement [des restaurateurs] et rappeler les enjeux forts pour les consommateurs et les producteurs de distribuer une viande bovine d’origine française », écrivent la FDSEA 38 et les Jeunes Agriculteurs Isère dans un communiqué commun. Avant de noter que le taux de viande importée demeure aux alentours de 70 %, au détriment de la « sauvegarde du modèle d’élevage français ».
Un entretien avec le directeur jugé peu convaincant
L’action de la FNB avait également des visées réglementaires. La Fédération rappelle ainsi que la loi EGA (États généraux de l’alimentation) interdit l’importation de produits extra-européens ne respectant pas la réglementation de l’Union européenne. Autre rappel : celui de l’article 24 de la même loi, qui prévoit un taux d’approvisionnement minimum en produits locaux de 50 % d’ici 2022 pour les établissements, dont 20 % de bio.
Une dizaine d’éleveurs se sont ainsi retrouvés devant le restaurant Buffalo Grill et ont distribué des tracts aux clients, tout en demandant une entrevue avec le directeur. Ce dernier a assuré aux agriculteurs que la viande servie dans son établissement était à 60 % d’origine française. Sans toutefois fournir les documents le certifiant, note David Rivière, adhérent FDSEA et président du syndicat des éleveurs de charolais de l’Isère.
Des consommateurs prudents… mais moins au restaurant ?
« J’aurais pu être beaucoup plus convaincu si l’attitude du dirigeant était différente », ajoute encore l’éleveur. Et d’enfoncer le clou : « Quand je lui ai parlé d’environnement, de bilan carbone de la viande importée, il me disait : “je n’ai pas d’avis à avoir là-dessus, je fais tourner mon restaurant”. Il aurait vendu des chaussettes, ça aurait été la même chose ! », ironise David Rivière. Un manque d’intérêt bien éloigné des « restaurateurs passionnés » qu’il dit avoir l’habitude de rencontrer.
C’est finalement avec les clients que les éleveurs ont pu mener des dialogues intéressants et enrichissants, conclut l’éleveur. Des clients qui se définissaient souvent, ajoute-t-il, comme des consommateurs attentifs à l’origine géographique des produits qu’ils achètent. Mais qui n’accordent pas la même attention à ceux qu’ils consomment au restaurant. Un prochain travail de sensibilisation à mener ?