REPORTAGE - L'élargissement de l'A480 acté, la Ville de Grenoble a initié une série de réunions publiques dans une relative discrétion. Alors que la contestation enfle dans l'agglomération et que la justice a été saisie, les habitants en ont profité pour demander des comptes aux élus. Mais ni le maire écologiste de Grenoble, ni le président de la Métropole, ni celui du Département de l'Isère ni le préfet ne se sont montrés à ce premier rendez-vous. "Assumez !" a interpellé une habitante de Vallier.
Le petit jeu a consisté à se refiler à patate chaude, ce mardi 29 janvier, lors de la première des trois discrètes réunions publiques* sur le projet d'élargissement de l'A480 qui vient d'obtenir le feu vert du préfet. Du reste, beaucoup de responsables politiques manquaient à l'appel lors de cette réunion à la salle rouge, organisée par la Ville de Grenoble pour les habitants du secteur Vallier-Catane.
Des membres du comité de pilotage et soutiens au projet étaient ainsi notoirement absents : le préfet de l'Isère, maître d'ouvrage aux côtés de la société concessionnaire Area, le président du Département de l'Isère et celui de la Métropole de Grenoble. Absent également, le maire de Grenoble, toutefois représenté par trois de ses adjoints, Fabien Malbet (écoles), Vincent Fristot (environnement et urbanisme) et Lucille Lheureux (espaces publics).
"On préfère discuter avec Area"
Séquence rattrapage pour la Ville de Grenoble ? Après avoir décerné un carton jaune au projet – Eric Piolle jugeant le dossier insuffisamment abouti – le maire écologiste ne s'est en effet guère exprimé sur le sujet. Or, depuis quelques semaines, la contestation citoyenne gonfle dans l'agglomération.
Les scientifiques montent au créneau, les pétitions et les marches de protestation se multiplient, les recours en justice également pour tenter de faire barrage aux travaux prévus dès mars prochain.
Casse-pipe assuré pour ceux envoyés en première ligne ? Lucille Lheureux a fini par admettre la difficulté, voire l'impuissance de la municipalité à peser sur le dossier. « Pour la Ville, le projet n'est pas acceptable. Cela fait deux ans que l'on se bat pour obtenir son amélioration. Mais on préfère discuter avec Area pour que le projet se fasse le mieux possible. »
Même aveu d'impuissance du côté de Benjamin Trocmé, conseiller départemental EELV.
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 69 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous