EN BREF – Les locaux de France Bleu Isère ont été ravagés par un incendie dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 janvier. La piste criminelle ne fait aucun doute : la porte du bâtiment a été fracturée et deux départs distincts de feu on été identifiés. La radio est, pour le moment, dans l’impossibilité d’émettre et s’appuie sur l’antenne de Radio Bleu Pays de Savoie.
« On n’est pas près de refaire de la radio là-dedans ! » Ce constat, c’est le journaliste Laurent Gallien, responsable de la matinale de France Bleu Isère, qui le dresse. Les locaux du siège grenoblois de la radio locale ont brûlé, dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 janvier. L’origine criminelle du sinistre ne fait guère de doute : les locaux ont été fracturés, et deux départs de feu distincts ont été identifiés.
L’étendue des dégâts ? Les flammes ont détruit une grande partie du rez-de-chaussée, tandis que la fumée a investi les premier et deuxième étage. Si l’odeur de brûlé persiste autour des locaux ainsi que dans la rue Étienne-Forest adjacente, les pompiers n’ont pas procédé à l’évacuation des bâtiments voisins.
Une radio dans l’impossibilité d’émettre
« Nous n’avons pas pu rentrer faire des constats. On ne sait pas exactement ce qui marche et ne marche pas », indique Laurent Gallien. Les locaux de France bleu Isère sont en effet interdits d’accès par les forces de l’ordre, tandis que la police technique et scientifique procède à des analyses. En attendant de pouvoir émettre de nouveau, l’équipe de la radio locale profite des ondes de France Bleu Pays de Savoie. Et peut ainsi tenir informés ses auditeurs.
Difficile, à l’heure actuelle, d’avoir une idée précise du profil des auteurs du sinistre. Quand bien même chacun garde en tête les incendies des gendarmeries de Grenoble et de Meylan ou de la Casemate. « Il n’y a pas eu de menaces directes. On n’a pas reçu de lettres de menace ni quoi que ce soit », assure encore Laurent Gallien. Qui rappelle toutefois la survenue récente de plusieurs incendies de poubelles dans des halls d’immeubles voisins.
Réactions en cascade
Les premières réactions commencent à affluer sur les réseaux sociaux ou par voie de communiqués. Après s’être rendu sur les lieux du sinistre dans la matinée, le maire de Grenoble Éric Piolle fait part de sa « colère et indignation ». Même tonalité de la part du conseiller régional Stéphane Gemmani qui, sur Facebook, estime que « s’attaquer à un média, c’est s’attaquer à la liberté toute entière ».
Le président de Grenoble-Alpes Métropole Christophe Ferrari exprime, lui aussi, sa « consternation » face à « une atteinte insupportable à la liberté de la presse ». Constat similaire pour le secrétaire départemental du PCF Isère Jérémie Giono, qui juge que « cet acte est […] bien plus [que du] vandalisme ». Europe-Écologie-les-Verts Grenoble condamne également « avec la plus grande fermeté » une attaque contre « le droit à l’information et la liberté de la presse ». Entre autres.
Quelles suites ? Le directeur délégué aux antennes de Radio France Guy Lagache est attendu à Grenoble dans le courant de l’après-midi, confie Laurent Gallien. De leur côté, les journalistes de France Bleu Isère espèrent naturellement pouvoir reprendre au plus vite leur activité. Quitte à se faire héberger par des confrères ou à monter un studio provisoire. Moins de dix heures après le sinistre, le flou demeure dans les esprits. Ainsi qu’une forte dose d’effarement.