TROIS QUESTIONS À – Fort de son succès, Transfo, le « festival du numérique 100 % alpin » revient pour sa deuxième édition du 24 au 31 janvier, avec plus de 200 événements gratuits organisés sur Grenoble, Annecy, Chambéry, Valence et Romans. Pour Eric Pierrel, président de French Tech in the Alps à l’initiative de Transfo, le festival contribue surtout à démystifier le numérique auprès du grand public.
Place Gre’net : Pourquoi organiser un festival entièrement dédié au numérique ?
Eric Pierrel : La raison d’être numéro 1 de ce festival est de faire du lien entre l’ensemble de la société et le monde des “faiseurs du numérique”, qui sont les start up, les universités, les chercheurs, etc.
Et pourquoi faire du lien ? Parce qu’une société dans laquelle il y aurait une trop grosse fracture entre la société civile, le citoyen lambda et les faiseurs du numérique est une société qui n’est pas soutenable… On voit bien que les incompréhensions engendrent un rejet du numérique, et de ceux qui détiennent la connaissance. On a tous envie, il me semble, de vivre dans une société inclusive où tout le monde est à bord.
Place Gre’net : Avec 6 800 visiteurs en 2018, la première édition de Transfo a plutôt bien fonctionné. Quelle est la recette de ce succès ? Qu’est-ce qui incite le public à participer ?
Eric Pierrel : Le grand public, jeunes et moins jeunes, mais aussi les professionnels viennent trouver à Transfo des clés de lecture sur le monde dans lequel nous vivons. Détenir des clés de lecture aujourd’hui, cela sert à mieux naviguer, à mieux jouer son rôle de citoyen, à ne pas être frustré face à des process, des techniques et technologies qui parfois pourraient nous échapper. Je suis également convaincu que les visiteurs viennent aussi à Transfo pour passer un bon moment.
L’esprit y est bienveillant et sympathique. Tous les organisateurs ont à cœur d’accueillir les participants, d’ouvrir grand leurs portes à toutes et à tous […]
Je crois au fond que l’ingrédient qui fait l’originalité et la pertinence de ce festival réside dans sa dimension collaborative.
On aurait en effet pu choisir d’organiser un événement suivant un format classique, avec deux jours de conférences, de paroles descendantes, dans un lieu donné par exemple. Nous avons justement choisi de ne pas faire cela, et opté pour co-construire un festival. Avec des lignes de programmation, bien entendu, mais en faisant appel aux ressources du territoire, et surtout en incitant des structures qu’on n’entend pas souvent à participer.
Nous sommes intimement convaincus que cette façon d’organiser la prise de paroles correspond bien à l’époque dans laquelle nous sommes. L’actualité et les mobilisations actuelles résonnent plutôt bien avec cette approche…
Place Gre’net : Cette deuxième édition Transfo développe plus particulièrement quatre thématiques. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Eric Pierrel : En effet, cette année, nous faisons la part belle à quatre domaines, également retenus avec les organisateurs : la santé, l’éducation, la mobilité et la protection de l’environnement. Sur toutes ces thématiques, Transfo propose des événements, au cours desquels on va démontrer, discuter, donner à toucher du doigt […]
Le numérique est un challenge pour la préservation de l’environnement. On le sait, pour faire tourner les algorithmes sur nos ordinateurs, il faut des data centers qui consomment de l’énergie. Fort heureusement, des solutions pour fournir de l’énergie propre dans ce secteur existent. Transfo permettra au public de les découvrir.
Sur la santé, Transfo aborde de nombreux sujets : les dernières avancées dans la médecine grâce au numérique, comment la médecine se transforme, comment le numérique accompagne les personnes âgées à domicile etc.
Sur l’influence du numérique dans l’éducation, des événements très intéressants vont se tenir, cette année, en coopération avec le rectorat.
Qui plus est, trois collèges ouvrent leurs portes pour montrer en quoi le numérique transforme les apprentissages.
Enfin sur la mobilité, dont la thématique passionne l’agglomération grenobloise, il ne faut pas manquer, entre autres, ce bel événement, à l’office du tourisme, le 30 janvier prochain. Où l’on s’intéressera aux véhicules autonomes… Bref, je ne peux qu’encourager toutes les curieuses et les curieux à vite découvrir le programme de Transfo pour y participer !
Propos recueillis par Séverine Cattiaux