FOCUS – Du 28 janvier au 3 mars 2019, l’Expédition 5300 composée de chercheurs et médecins grenoblois va étudier pour la première fois l’hypoxie à La Rinconada, ville la plus haute du monde. Une localité située au Pérou où vivent plus de 50 000 habitants dans des conditions de privation d’oxygène aux limites de la tolérance humaine. Outre sa dimension scientifique, ce projet phare de la chaire Altitude montagne santé de la fondation Université Grenoble-Alpes poursuit un but humanitaire.
Au-delà de 5 000 m d’altitude, on considère que la pression atmosphérique n’est plus suffisante pour permettre une vie humaine permanente. Le taux d’oxygène dans l’atmosphère est en effet réduit de 50 % par rapport au niveau de la mer. Et pourtant, au Pérou, à La Rinconada, dans la ville la plus haute du globe, 50 000 habitants vivent toute l’année à 5 300 m d’altitude. Et ce, sans que la plupart d’entre eux ne souffrent d’hypoxie, c’est-à-dire du manque d’oxygène au niveau des tissus de l’organisme.
Cette étonnante caractéristique qualifiée « d’anomalie scientifique » intrigue au plus haut point les chercheurs. Pour en élucider la raison, quoi de mieux que de se rendre sur place pour y étudier la population ? Tel est l'ambitieux projet de l'expédition baptisée Expédition 5300, élaboré par une équipe d’une quinzaine de chercheurs et médecins grenoblois accompagnés de collaborateurs italiens et canadiens.
Le top départ pour cette ville qui tutoie les étoiles ? Il est prévu le 28 janvier prochain pour en revenir, quelques semaines plus tard, le 3 mars. Les bras chargés de données, mais pas seulement. Avec le sentiment également, espèrent-ils, d'avoir été utiles aux habitants. Ce, grâce à la dimension humanitaire de ce projet.
« C’est la première fois qu’une équipe de chercheurs est autorisée à mener une étude à La Rinconada »
« L’accès à La Rinconada est, d’un point de vue scientifique, une occasion exceptionnelle », estime Samuel Vergès, chercheur à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) qui pilote le projet. Ce physiologiste de l’exercice au sein du laboratoire grenoblois Hypoxie physiopathologies cardiovasculaire et respiratoire (HP2) attend beaucoup de cette étude.
Poursuivez votre lecture
Il vous reste 83 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.
Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous