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De gauche à droite : Pr Guillaume Debaty, responsable du Samu 38 et le Dr ionel Lumhaut, médecin urgentiste et président de Sauv Life. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Arrêts car­diaques : Sauv Life, l’ap­pli­ca­tion qui sauve des vies en Isère grâce aux volontaires

Arrêts car­diaques : Sauv Life, l’ap­pli­ca­tion qui sauve des vies en Isère grâce aux volontaires

REPORTAGE VIDÉO - Le Samu de l'Isère déploie Sauv Life, une application permettant de déclencher l'intervention de volontaires sur des victimes d'arrêts cardiaques. Ce nouvel outil vise à accélérer leur prise en charge avant l'arrivée des secours. Sauv Life permet en effet de géolocaliser des volontaires capables de réaliser les premiers gestes d'urgence. De quoi, espèrent les urgentistes, sauver 40 à 50 victimes de plus par an en Isère.

 

 

Le Samu de l'Isère (Samu 38) vient tout juste d'officialiser ce 17 janvier le déploiement de l'application Sauv Life sur l'ensemble du territoire isérois. Cette application développée par l'association éponyme est disponible gratuitement sur tous les smartphones. Primée au CES de Las Vegas, elle vise à améliorer la rapidité de prise en charge des patients victimes d'un arrêt cardiaque.

 

Son principe ? Géolocaliser en temps réel des volontaires mobilisables, évoluant non loin de la personne en souffrance. Ce avant l'arrivée des secours dépêchés par les régulateurs du Samu. En réalisant les premiers gestes d'urgence, ces citoyens solidaires vont gagner les précieuses minutes qui vont augmenter les chances de survie des patients. Car tout se joue dans les trois premières minutes d'une attaque cardiaque. Cette communauté solidaire pourrait ainsi sauver 40 à 50 vies de plus par an en Isère, selon les urgentistes du Samu 38.

 

 

« Chaque citoyen peut prendre soin des autres »

 

« Notre devoir est de secourir et de recourir à tous les outils possibles pour gagner ces précieuses minutes qui permettent de sauver des vies, déclare Sandrine Brasselet, directrice référente du Pôle urgence et médecine aigüe. Cette application s'appuie sur deux notions simples mais essentielles : l'entraide et la solidarité […] En mettant la technologie au service de l'humain, cette application nous prouve que chaque citoyen peut prendre soin des autres », souligne la directrice.

 

Voici quelques images pour mieux comprendre la mise en œuvre de cette application lorsqu'un malaise survient sur la voie publique.

 

 

 

Seules quatre victimes sur dix bénéficient d'un massage cardiaque avant l'arrivée des secours

 

En cas d'accident cardiaque, chaque minute compte. Il est donc impératif qu'un massage cardiaque soit réalisé le plus rapidement possible par les premiers témoins. « À l'heure actuelle, seules quatre personnes sur dix bénéficient d'un massage cardiaque avant l'arrivée des secours », explique le Pr Guillaume Debaty, responsable du Samu 38. L'objectif primordial ? « Sauver le cerveau des patients » en améliorant la chaîne de survie et le pronostic « extrêmement sombre » de l'arrêt cardiaque.

 

Des régulatrices du Samu 38 à l'écoute des appels d'urgence. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Des régulatrices du Samu 38 à l'écoute des appels d'urgence. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Comment ? Principalement en augmentant la proportion de patients qui vont bénéficier au plus tôt d'un massage cardiaque grâce à l'application. C'est bien tout l'objet de l'étude Dispatch coordonnée par le Pr Guillaume Debaty. Un programme de recherche sur l'amélioration de la régulation du massage cardiaque portant sur 2 000 patients.

 

Cette étude d'envergure mise en place dans quinze Samu en France doit notamment permettre aux équipes de régulation de mieux reconnaître les signes de l'arrêt cardiaque. Un accident « qui peut être parfois difficile à détecter au téléphone », souligne Guillaume Debaty. Mais il s'agit aussi de mieux conseiller et assister les personnes qui vont pratiquer ce geste primordial de premier secours.

 

Or cela ne sera possible qu'en augmentant le nombre de citoyens volontaires grâce au déploiement de l'application Sauv Life. Le résultat espéré ? Pouvoir obtenir une photographie de l'impact du dispositif sur les arrêts cardiaques en France. Et, in fine, permettre à leurs victimes d'avoir trois fois plus de chances de survie en Isère.

 

 

Les victimes : en majorité des hommes et des retraités

 

Ces victimes d'arrêts cardiaques, quelles sont-elles ? En majorité des hommes, ceux-ci représentant 66 % des victimes. L'âge moyen se situe quant à lui autour de 66 ans, même si ces accidents concernent tous les âges de la vie. En Isère, sur 500 personnes prises en charge par les pompiers et le Samu, seule une cinquantaine parvient à survivre. « Une proportion loin des objectifs que les urgentistes cherchent à atteindre », souligne Guillaume Debaty.

 

De gauche à droite : Pr Guillaume Debaty, responsable du Samu 38 et le Dr ionel Lumhaut, médecin urgentiste et président de Sauv Life. © Joël Kermabon - Place Gre'net

De gauche à droite : Pr Guillaume Debaty, responsable du Samu 38, et le Dr Lionel Lumhaut, médecin urgentiste et président de Sauv Life. © Joël Kermabon - Place Gre'net

 

Pour autant, l'application à elle seule n'est pas une panacée en matière d'arrêt cardiaque ou de toute autre urgence vitale. « Tout cela ne tient que par une communauté. S'il n'y a pas énormément de monde dans ce dispositif-là, l'effet va être très limité », explique Lionel Lumhaut, médecin urgentiste et président de l'association Sauv Life.

 

Le Samu 38 au CHU Grenoble-Alpes. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Le Samu 38 au CHU Grenoble-Alpes. © Joël Kermabon - Place Gre'net

Avec 50 000 décès par an en France, les accidents cardiaques représentent l'équivalent d'une ville moyenne qui disparaît. C'est d'ailleurs l'un des premiers problèmes de santé publique.

« On peut faire beaucoup mieux en matière de survie des patients », assure le président de Sauv Life.

 

« Si on parvenait à augmenter le pourcentage [de rescapés, ndlr] jusqu'à 20 %, ce serait déjà beaucoup de vies sauvées », assure Lionel Lumhaut. Un « objectif raisonnable » selon lui.

 

 

« Il vaut mieux faire quelque chose que rien du tout ! »

 

La pièce maîtresse de l'application Sauv Life est assurément l'algorithme de géolocalisation. « Qui sait mieux faire de la géolocalisation que Uber ? », questionne Lionel Lumhaut, L'entreprise de véhicules avec chauffeurs (VTC) est en effet l'un des donateurs et soutiens historiques de l'association Sauv Life.

 

Le SMS envoyé par la régulation du Samu. © Sauv Life

Le SMS envoyé par la régulation du Samu. © Sauv Life

« Grâce à ses très nombreux véhicules, les primo-intervenants de proximité pourront arriver très vite sur les lieux », indique l'urgentiste. Cependant, le fait d'être géolocalisé en permanence peut freiner certains. « Le seul moment où ces données peuvent être visibles, c'est quand un Samu déclenche pour un arrêt cardiaque », assure Lionel Lumhaut.

 

Faut-il être déjà formé aux gestes de premiers secours pour s'inscrire sur l'application ? « Tout le monde peut participer à Sauv Life mais bien sûr que c'est mieux d'être formé », répond Lionel Lumhaut. Pour ce dernier, une chose est sûre : « Il vaut mieux faire quelque chose que rien du tout ! » De surcroît, ajoute-t-il, cela peut faire boule de neige et inciter les gens à se former.

 

Joël Kermabon

 

Joël Kermabon

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