FIL INFO – Le collectif NousToutes38 et la Plateforme des Droits des Femmes appellent à un rassemblement sur le parvis du musée de Grenoble, ce lundi 14 janvier. Objectif : combattre « les idées réactionnaires contre le recours à l’IVG » et défendre ce droit. Mais aussi l’accès à la PMA pour toutes, en France et dans le monde.
L’IVG, un acquis ? Pas si sûr, à en croire le mouvement NousToutes38 et la Plateforme des droits des femmes, qui appellent à un rassemblement pour défendre ce droit, ce lundi 14 janvier à 19 h 30.
Un rendez-vous qui vise à contrer une série de conférences lancée par l’association Alliance Vita dans le cadre de l”« Université de la Vie ». Ce cycle sur « La vie, à quel prix ? » démarre le jour-même et court jusqu’au 4 février à Grenoble ainsi que dans trois autres villes de l’Isère et 120 villes en France.
L’association, très axée sur le rapport à la paternité, s’empare de sujets sur l’euthanasie, la PMA, la fin de vie et, de façon plus large, des problématiques dites “bioéthiques”. Mais pour le collectif NousToutes38 et la Plateforme des droits des femmes, cette association qui s’affiche « solidaires des plus fragiles », lutte avant tout contre le recours à l’IVG et la PMA.
Un climat européen de scepticisme généralisé
Les deux structures féministes rappellent donc que ce droit des femmes à disposer de leurs corps est régulièrement remis en question. En témoignent notamment les faits d’actualité en Pologne et en Argentine et les attaques du gouvernement en Espagne.
Si celles-ci reconnaissent des avancées, en Irlande par exemple, des retours en arrière sont toujours possibles. Notamment sous couvert d’études scientifiques. C’est ce qui se joue, d’après elles, autours des cycles de conférence de l’association Alliance Vita.
Les organisations féministes expliquent le recul dans l’application de ces droits par un climat européen sceptique généralisé, soutenu par des personnages influents tels que le Pape ou certaines figures d’extrême droite. En France, cette remise en question se traduit, selon elles, par un manque de moyens et les politiques d’austérité qui conduisent à la fermeture de centaine de centres IVG.
D’autant que les médecins ont la possibilité de recourir à une clause de conscience et d’empêcher ainsi la prise en charge des femmes dans les délais légaux (douze semaines en France). Pas moins de 5 000 femmes avortent chaque année à l’étranger du fait de ces délais.
D’autre part, concernant l’accès aux soins, aux examens et au recours à l’acte lui-même, des publics sont, selon les deux organisations féministes, particulièrement fragilisés. Parmi eux, les jeunes, les personnes en situation de précarité n’ayant pas de mutuelle, dépendant de la protection sociale de leurs parents ou de leurs conjoints, ou encore les sans-papiers.
Poids de la culpabilité et manque de formation des médecins
Enfin, les difficultés liées au recours s’expliquent, selon les deux organisations, par le poids de la culpabilité, notamment dans les lieux d’intervention médicale. C’est pourquoi elles revendiquent sa prise en charge totale ainsi que de tous les actes médicaux liés.
Autres exigences : des formations obligatoires en gynécologie, à l’IVG et à la contraception pour tous les médecins et professionnels de santé, la réouverture de l’ensemble des centres IVG fermés et le maintien des centres de planification. Sans oublier, la simplification des procédures, la réduction des délais, ou encore l’extension de son recours.
QB