FIL INFO – Onze militants des collectifs Alternatiba et ANC-Cop21 se sont donné rendez-vous à la station-service Agip du quartier Vallier-Catane de Grenoble, samedi 12 janvier. Objectif : informer les automobilistes sur la présence d’huile de palme dans le carburant, et les inviter à interpeller la Commission européenne, qui devra bientôt trancher cette question.
Première action de l’année pour les collectifs Alternatiba et ANV (Action-non-violente) Cop21, samedi 12 janvier à Grenoble. Onze militants se sont donné rendez-vous à la station-service Agip du quartier Vallier-Catane. Pourquoi une station-service ? Pour informer les conducteurs de la présence d’huile de palme dans le biocarburant.
« 75 % de l’huile de palme que nous consommons en France sert à faire rouler les voitures », affirment ainsi les deux associations. Or, rappellent-elles encore, l’exploitation et la consommation d’huile de palme est une cause majeure de déforestation, notamment en Asie du Sud-Est. Au détriment de la faune, ainsi que des populations locales, souvent expulsées de leurs terres.
Jouer l’Europe pour peser sur les orientations françaises
« En juin 2018, l’Europe a adopté une loi pour mettre un terme à l’incorporation dans les carburants de matières premières qui sont à “haut risque” pour le climat, comme l’huile de palme », écrivent les militants. Mais ces derniers craignent à présent que les pays producteurs et le groupe Total tentent de mettre à mal ces dispositions législatives, que l’Europe doit encore entériner. Or, aux yeux d’Alternatiba comme d’ANV-Cop-21, la décision européenne est d’autant plus importante qu’elle donnera le la des orientations politiques françaises.
En décembre 2018, les députés votaient ainsi le retrait de la dénomination “biocarburant” à l’huile de palme. Un retrait qui a mis fin à la fiscalité avantageuse dont bénéficie la raffinerie La Mède, propriété de Total, dans le département des Bouches-du-Rhône. Mais ce retrait, valable à compter du 1er janvier 2020, peut encore être remis en question. Et pour cause : les députés l’ont adopté contre l’avis même du gouvernement.
Des pétitions contre l’huile de palme dans le carburant
Autour d’une banderole affichant « L’Europe doit dire stop à l’huile de palme dans nos carburants », les militants ont ainsi invité les automobilistes à interpeller la Commission européenne sur cette question. Quatorze d’entre eux ont signé la pétition lancée par l’association des Amis de la Terre. Et ont apposé un autocollant contre l’huile de palme dans le carburant sur leur véhicule.
Comme beaucoup d’autres sans doute, puisque l’action était coordonnée au niveau national et même européen. Vingt-deux villes de France et quinze pays d’Europe ont ainsi fait l’objet d’initiatives du même ordre. À noter encore que la pétition des Amis de la terre n’est pas la seule à circuler en ligne. L’association Sauvons la forêt est également l’auteure d’un texte similaire, qui compte à l’heure actuelle plus de 170 000 signatures.