FIL INFO – Les syndicats de police appellent à la mobilisation dès mercredi 19 décembre en Isère et dans toute la France. Alliance a ainsi décrété ce mercredi « journée noire », appelant les policiers à n’assurer que les urgences. En question, le manque de moyens alors que le budget 2019 consacré aux forces de l’ordre doit être amputé de plus de 60 millions d’euros.
Le syndicat de police Alliance appelle à la mobilisation, ce mercredi 19 décembre. En Isère comme partout en France, ce syndicat marqué bien à droite entend protester contre le projet de loi de finances 2019 qui doit être voté ce jeudi à l’Assemblée nationale.
Un budget consacré aux forces de l’ordre très insuffisant, amputé de 62 millions d’euros d’après la secrétaire départementale du syndicat en Isère, Valérie Mourier.
« On nous annonce une police du quotidien, des effectifs en plus et, au final, on nous baisse le budget ? C’est contradictoire ! », s’insurge la représentante d’Alliance dans le département. Le syndicat n’incite toutefois pas les policiers à descendre dans la rue pour se faire entendre. Il faut dire que la période n’est pas vraiment propice…
Première journée de mobilisation le 19 décembre
Le syndicat Alliance appelle au contraire les policiers au travers d’une journée de mobilisation à « ne pas sortir des commissariats sauf pour les urgences absolues ». Le gouvernement a beau proposer une prime de 300 euros – dans un amendement qui devrait être voté ce soir – à tous les policiers mobilisés face aux gilets jaunes, pour le syndicat le compte n’y est pas.
« Cette prime n’est pas suffisante. Les effectifs ont été mobilisés tous les week-ends depuis un mois. On accumule les heures supplémentaires que l’on n’arrive pas à récupérer et que l’on ne peut pas se faire payer ! Résultat : les fonctionnaires attendent de partir à la retraite pour pouvoir les prendre ! »
À Grenoble, il manque toujours quatorze policiers pour que l’effectif soit au complet. Dix-neuf fonctionnaires ont, depuis septembre, rejoint la capitale du Dauphiné. Pas assez pour les syndicats, qui réclament plus de moyens humains et matériels. Mais aussi, donc, la prise en compte des heures supplémentaires. Dont le cumul – plus de 22 millions d’heures – a été évalué à plus de 272 millions d’euros.
Le syndicat SGP-FO, marqué à gauche et majoritaire sur Grenoble, ne s’associe pas à cette mobilisation. Lundi, il a adressé un courrier à Emmanuel Macron et doit rencontrer le ministre de l’Intérieur ce mardi soir, comme l’explique sur France 3 Alpes Yannick Bianchéri, son représentant en Isère
Parmi les revendications du syndicat, figurent l’augmentation de 50 % de l’allocation de maîtrise versée pour le service continu, la participation de l’État à la prise en charge de la mutuelle des policiers, ou encore le paiement du reliquat des 23 à 25 millions d’heures supplémentaires.
SGP-FO prévient. Sans réponse avant le 11 janvier, l’organisation syndicale envisage une journée d’action le 26 janvier. Le mouvement des gilets jaunes va-t-il faire tâche d’huile jusque parmi les forces de l’ordre ? Si Alliance a décrété ce mercredi « journée commissariat mort », l’Unsa-Police appelle à un service minimum-prévention, quand Unité SGP Police y voit « l’acte 1 de la colère des forces de l’ordre ».
PC