EN BREF – Le mouvement des « gilets jaunes » se structure et s’organise. Ce lundi 26 novembre, huit « communicants officiels » ont été désignés par ce mouvement citoyen pour le représenter au niveau national. Au nombre d’entre eux, Julien Terrier, le très actif leader des gilets jaunes sur l’agglomération grenobloise. L’objectif de cette délégation ? Communiquer, bien sûr, mais surtout engager le contact avec les représentants de l’État et du gouvernement.
« Engager une prise de contact sérieuse et nécessaire avec les représentants de l’État et de son gouvernement ».
Tel est l’objectif clairement énoncé par le mouvement citoyen des “gilets jaunes”, ce lundi 26 novembre, dans un communiqué publié sur sa page Facebook La France en colère.
Ce dernier a ainsi désigné ce même jour huit « communicants officiels » dont Julien Terrier, le très actif leader du mouvement sur l’agglomération grenobloise. Cet artisan de Corenc âgé de 31 ans est en effet la cheville ouvrière de la plupart des opérations de blocages menées dans Grenoble et ses alentours depuis le 17 novembre avant qu’il ne se rende à Paris ce 24 novembre à la tête d’une délégation iséroise.
Les “gilets jaunes” espèrent ainsi faire aboutir leurs revendications principales. À savoir que soient « revues à la baisse toutes les taxes » et que soit créée une « assemblée citoyenne pour débattre des thèmes de la transition écologique, de la prise en compte de la voix des citoyens, de l’augmentation du pouvoir d’achat ou encore de la précarité ».
« Savoir à qui s’adresser pour tous sujets relatifs au mouvement »
L’absence de représentation ou de porte-parole officiels des “gilets jaunes” leur a été souvent opposé par le gouvernement qui refusait de les rencontrer. Ce que reconnaissent les citoyens en colère. « Depuis de nombreux jours, une coordination nationale s’est construite avec plusieurs dizaines de Gilets jaunes de tous horizons. Celle-ci était ouverte à toutes celles et ceux qui souhaitaient s’investir pour une concrétisation des revendications exprimées par des millions de Français », est-il expliqué dans un communiqué publié ce lundi 26 novembre.
Cette coordination, continuent-ils d’exposer, a reçu de nombreuses demandes de citoyens « réclamant une structure apolitique leur permettant d’identifier une seule source d’informations et réclamant de savoir à qui s’adresser pour tous sujets relatifs au mouvement ».
Dont acte. Il a été tenu compte de ces observations et, dès ce dimanche 15 novembre, une trentaine de représentants régionaux se sont retrouvés lors d’une vidéoconférence afin d’élire les membres d’un groupe composé de huit communicants*. Le rôle de ces derniers ? Gérer les relations – parfois difficiles – avec les médias, communiquer ou encore s’occuper des aspects juridiques. Mais pas seulement…
« Les actions se poursuivront jusqu’à l’aboutissement d’une solution concrète »
Une délégation va être formée en vue de « demande[r] au président de la République, au Premier ministre et à son gouvernement une première rencontre », annonce aussi le communiqué des “gilets jaunes ». Qui précise en outre : « La mission de cette délégation ne sera jamais de donner des ordres à l’ensemble des Gilets jaunes, ces personnes ne sont pas des leaders ni des décisionnaires, mais des messagers. » Pour les “gilets jaunes”, « les objectifs sont clairs », déclarent-ils.
« Il s’agit de porter les revendications issues du sondage accessible pendant plusieurs jours sur les groupes Facebook “La France en colère” et ceux de nombreux groupes régionaux », souligne le mouvement citoyen. Des revendications élaborées à partir de celles les plus plébiscitées lors de ce sondage renseigné par près de 30 000 personnes.
« L’unique volonté est que l’ensemble de ces propositions soient soumises à un référendum populaire », exigent les “gilets jaunes”. Avant de demander aux représentants de L’État et du gouvernement d’être reçus « dans un délai raisonnable ». Les “gilets jaunes” ne relâchent pour autant pas la pression. « À défaut de rencontre ou de propositions sérieuses lors de cet éventuel échange, les actions se poursuivront et se renforceront jusqu’à l’aboutissement d’une solution concrète », préviennent-ils. D’ailleurs, d’ores et déjà, les opérations continuent, des actions étant prévues cette semaine devant la préfecture de l’Isère et l’Hôtel des impôts, tandis qu’une nouvelle manifestation est programmée pour ce samedi 1er décembre à Paris.
« Il n’y a pas de place pour la gloire dans un mouvement citoyen »
Par ailleurs, les gilets jaunes règlent quelques comptes en interne. « Aucune scission de quelque nature est en cours, contrairement aux récentes déclarations de certains individus ; les personnes portant ce message devant les médias ont besoin d’extérioriser leur frustration, mais il n’y a pas de place pour la gloire dans un mouvement citoyen », tance le communiqué.
Et de rappeler « que toutes formes de blocages complets et de violences ne sont pas représentatives du mouvement » et que les gilets jaunes « les condamnent fermement ». Enfin, terminent-ils, mettant ainsi un peu d’eau dans leur vin, « nous saluons les médias et les journalistes traitant ce mouvement avec objectivité et impartialité ; il est important de le reconnaître car ce n’est pas le cas de tous ».
Joël Kermabon
* Éric Drouet (à l’origine de l’événement du 17 novembre) – Maxime Nicolle (Dpt 22) – Mathieu Blavier (Dpt 13) – Jason Herbert (Dpt 16) – Thomas Miralles (Dpt 66) – Marine Charrette-Labadie (Dpt 19) – Julien Terrier (Dpt 38) – Priscillia Ludosky (l’auteure de la pétition contre la hausse des taxes sur les carburants ayant réuni près d’un million de signatures).