EN BREF – Le festival Migrant’Scène se poursuit à Grenoble. Fort de son succès, il gagne des spectateurs d’année en année. Concerts, pièces de théâtre, expositions… La Cimade Grenoble, association de solidarité avec les migrants et réfugiés, a vu les choses en grand pour cette édition, avec des dizaines d’événements dans l’agglomération.
S’informer et partager. C’est l’objectif de Migrant’Scène, festival organisé par La Cimade Grenoble qui a débuté le 10 novembre en fanfare avec Grenoble Klezmer Kollectiv et se poursuit avec un programme très riche dans l’agglomération grenobloise jusqu’au 8 décembre.
Reportage d’Anaïs Mariotti
Mardi, pour la soirée « Regards croisées » au Plateau dans le quartier Mistral, la (petite) salle était pleine. Sans scène, sans micro, les artistes de la compagnie Madior, des migrants sénégalais et algériens, ont raconté leurs histoires à travers des textes, des poèmes, de la musique… devant des spectateurs attentifs.
Reportage d’Élisa Montagnat
Le festival Migrant’Scène est organisé depuis le début des années 2000 dans une soixantaine de villes en France. Un festival « pour parler autrement des migrants et d’immigration, à travers les arts, le cinéma, le théâtre… L’objectif étant de rencontrer des migrants et leurs cultures », explique Daniel Delpeuch, bénévole de la Cimade Grenoble en charge de l’événement.
Une fréquentation qui augmente chaque année
Pour le bénévole, le bilan, à mi-chemin du festival, est très positif : « Sur les huit premiers jours, nous avons eu 800 spectateurs ! Nous avons effectivement un bon public, qui vient de plus en plus nombreux par rapport aux années précédentes. Je crois que beaucoup de personnes ont envie de se renseigner sur le sujet de la migration. »
Les habitants de l’agglomération intéressés par le sujet n’ont que l’embarras du choix avec une dizaine d’événements encore prévus d’ici au 8 décembre. Les rendez-vous sont variés, comme le 24 novembre à L’Autre rive d’Eybens qui projettera le film Un village de Calabre. L’histoire du maire d’une petite commune d’Italie qui décide de céder les logements vides à ceux qui n’en ont pas. Un débat suivra ensuite la projection.

Lors de la soirée « Regards Croisés », le directeur artistique de la compagnie Madior, Abou, Fall a convaincu Rachid Benssardj de partager ses textes avec le public, ce qu’il n’avait jamais fait.
De la musique aussi, avec, par exemple, un concert improvisé (“Jam session”) spécial Migrant’Scène à la Bobine le 26 novembre. Encore une fois, le partage est maître-mot : chacun vient avec son instrument, la scène est ouverte.
Un invité d’honneur animera la soirée : Youssouph Koutoudio, auteur, compositeur et interprète.
Soirée qui sera suivie, toujours à la Bobine, d’une variante, une session improvisée de slam (“Slam Session”), le 29 novembre.
Des pièces de théâtre qui font réfléchir sur le thème de l’immigration
Pour ceux qui seraient plus adeptes du théâtre, la MC2 vous propose de découvrir la pièce Irak à jamais, les 27 et 28 novembre. Des Irakiens racontent le pays de leur enfance qu’ils ont dû quitter quand la guerre a éclaté. Une plongée dans cette époque révolue, car les auteurs présenteront ce spectacle en langue arabe, soureth (dialecte de l’araméen) et française. Le tout surtitré bien évidemment.

La compagnie Madior a animé la soirée Regards Croisés dans le quartier Mistral mardi 20 novembre 2018. © Élisa Montagnat
Un peu plus tard, les 30 novembre et 1er décembre, au théâtre Sainte-Marie-d’en-bas, la pièce Adieu Wien ou les rescapés de l’apocalypse joyeuse plongera les spectateurs dans la France des années 1940. Ils découvriront un couple d’artistes réfugiés qui tente de gagner l’Espagne dans l’espoir d’embarquer vers les États-Unis.
Le festival finira en beauté avec, non pas un concert, ni de la danse, ni une pièce, mais une performance artistique réalisée par de jeunes mineurs étrangers, accompagnée d’une installation visuelle… À découvrir le 8 décembre au Théâtre 145.
Élisa Montagnat
Pour aller plus loin : le programme complet de l’édition iséroise.