FOCUS – Les Galeries Lafayette mettent l’accent sur l’opération Go for Good, qui vise à sensibiliser les consommateurs aux actions éthiques et écologiques. À Grenoble, l’enseigne développe depuis 2014 un partenariat avec le magasin associatif La Remise . Elle vient ainsi de donner 1 800 vêtements neufs – d’une valeur de 80 000 euros – à cette petite boutique d’occasion. La Remise a également reçu un chèque de 1 830 euros, suite à la vente du mobilier du grand magasin, le 9 novembre dernier.
« Dans une logique éco-citoyenne, l’idée est de ne plus rien jeter dans nos boutiques », assure René Degardin, le directeur des Galeries Lafayette Grenoble. La grande enseigne met en effet l’accent sur le recyclage et la réutilisation des produits, dans le cadre de l’opération Go for Good. Plusieurs initiatives éthiques et environnementales sont ainsi mises en place au sein du magasin.
L’enseigne a, par exemple, choisi de dématérialiser ses tickets de caisse, en proposant aux clients de les recevoir directement par courrier électronique. Pour limiter l’usage de la voiture personnelle, les Galeries Lafayette prennent aussi en charge 70 % des frais de transports publics des employés. Autres exemples ? L’utilisation de papier recyclé, de sacs éco-responsables ou de lampes Led qui limitent la consommation énergétique. Ou comment concilier économies et écologie.
80 000 euros de vêtements et un chèque pour l’association La Remise
Des actions sont aussi montées avec des associations locales pour donner une « seconde vie aux vêtements ». Depuis 2014, les Galeries Lafayette sont ainsi partenaires du magasin associatif La Remise. Située à Grenoble, cette boutique qui collecte, valorise et vend des vêtements d’occasion a aussi pour particularité d’employer des personnes orientées par Pôle Emploi, dans le cadre d’une réinsertion professionnelle.
À travers ce partenariat, « les Galeries nous fournissent de la matière pour faire fonctionner la boutique », explique François-Xavier Lapierre, directeur de La Remise. Pour ce faire, la grande enseigne a installé des bacs de récupération de vêtements, à destination des clients et du personnel. Les habits récoltés sont ensuite légués à La Remise.
À Grenoble, les Galeries ont aussi vendu leur ancien mobilier (étalages, décorations etc.) au profit du magasin La Remise, qui a reçu un chèque de 1 830 euros le 9 novembre dernier.
Cette année, le grand magasin a également offert à l’association plus de 1 800 pièces neuves (anciennes collections, surstock etc.) d’une valeur marchande estimée à environ 80 000 euros. Une « véritable opportunité » pour La Remise. « Nous avions aussi besoin de produits neufs pour faire vivre la boutique. Ce don permet d’alimenter la collection été-hiver », explique François Xavier Lapierre. Au fil des années, « cette coopération prend de plus en plus d’ampleur », se réjouit-il.
Go for Good, le slogan pour une « mode plus responsable »
Les Galeries Lafayette nationales ont lancé le mouvement Go for Good en 2018. Une sélection de produits étiquetés avec comme promesse un commerce plus durable et plus responsable. Comment ? En collectant le textile à travers des relais, en favorisant l’insertion sociale avec Emmaüs Défi, ou bien encore en utilisant du gaz naturel.
Les Galeries Lafayette invitent par ailleurs les marques partenaires à « s’engager pour offrir des garanties éthiques sur les méthodes de production », précise René Degardin, le directeur du magasin de Grenoble.
Autrement dit, la mention Go for Good assure que « le produit répond bien aux exigences du droit international, au respect des droits de l’Homme et aux normes environnementales, expliquent les Galeries. Il s’agit d’enclencher un développement durable dans la mode pour les prochaines générations. »
Garantir la traçabilité des produits textiles
Les Galeries Lafayette promettent aussi de la « transparence » quant à la provenance des produits textiles. À travers l’étiquetage Go for Good, les consommateurs peuvent ainsi obtenir des informations sur les méthodes de fabrication.
Pour la marque de vêtements Galeries Lafayette, « des équipes de contrôle spécialisées se déplacent en Asie, en Europe de l’Est etc. pour s’assurer du respect de la réglementation », explique le directeur René Degardin. De la matière première jusqu’aux produits finis, elles veilleraient donc au respect des normes humanitaires et sanitaires. Quant aux autres marques, elles « s’engagent sur une charte précise », poursuit-il.
Ce mouvement, lancé par le siège à Paris, vise aussi à réduire les distances d’acheminement. « Si on peut chercher le produit en France ou en Europe, on ira au plus près », expliquent Les Galeries.
Mais bien que l’enseigne assure vouloir se rapprocher au maximum des productions françaises, « nous ne pouvons pas encore faire du 100 % français, déplore le directeur du magasin. Sinon, on se ferait écraser par la concurrence ». Autant d’initiatives privées qui constituent des premiers pas. L’univers de la mode demeure en effet, après l’exploitation pétrolière, l’industrie la plus polluante au monde.
Anaïs Mariotti