FIL INFO – Dans le cadre du Plan lecture 2025, la Ville de Grenoble organise trois réunions publiques cette semaine, la première se tient ce lundi 12 novembre. Au centre des débats : 58 propositions établies sur la base d’enquêtes lecteurs et, nous dit-on, validées par les professionnels. « Faux ! » tape du poing sur la table le collectif Les bibliothécaires de Grenoble en lutte, qui se désolidarise de la démarche et dénonce « un nouveau plan com” ».
Engagé depuis l’automne 2017, le Plan lecture 2025 vise à moderniser le réseau des bibliothèques.
Après avoir finalisé une liste de 58 propositions à même de faire évoluer le réseau et attirer de nouveaux lecteurs, la Ville souhaite en débattre avec les habitants. Et organise trois réunions publiques en ce sens.
La première se déroule ce lundi 12 novembre de 18 à 20 heures à la bibliothèque Alliance.
La deuxième, jeudi 15 novembre au Théâtre 145 de 10 heures à midi. Et la troisième et dernière, samedi 17 novembre de 10 heures à midi à la bibliothèque Arlequin.
Un plan pas suffisamment concerté avec les professionnels ?
À la veille des trois réunions, les Bibliothécaires de Grenoble en lutte sont sorties du bois pour exprimer leur désaccord avec ce plan, dans une publication diffusée sur leur page Facebook. Plusieurs points chiffonnent les militants.
D’abord, il y a l’interprétation que fait la Ville des statistiques concernant le nombre de lecteurs, en baisse en l’occurrence… Il ne tiendrait pas compte, selon le collectif, « de l’évolution des usages et des particularités locales ».
S’agissant des 58 propositions, elles « n”[ont] fait l’objet d’aucun‑e discussion/débat/validation avec les bibliothécaires », assène le collectif.
Elles « ne sont pas l’émanation d’une véritable consultation ni le résultat d’une réflexion collective d’agent-e‑s de terrain », renchérissent encore Les bibliothécaires de Grenoble en lutte. Par conséquent, le collectif refuse de les « cautionner ».
Automatisation, offre digitale, grande bibliothèque…
Parmi les projets d’évolution du réseau, le collectif déplore en particulier l’automatisation des prêts (proposition 17), du reste déjà amorcée et budgétisée à hauteur de 800 000 euros. Sous prétexte de faciliter le prêt, pourfend le collectif, la technologie déshumaniserait les échanges entre les bibliothécaires et les usagers. Et pourrait bien, à terme – bien que la Ville s’en défende –, justifier la diminution de personnel.
Quant aux propositions d’étendre les horaires d’ouverture des bibliothèques et de développer les activités au sein des bibliothèques, le collectif prévient qu’à effectif constant ce sont d’autres missions qui en pâtiront.
À l’heure où les deniers publics se font rares, Les bibliothécaires de Grenoble en lutte contestent la priorité de renforcer l’offre numérique, comme l’exhorte le Plan lecture 2025. Et arguent que la numothèque n’intéresse qu’une minorité d’usagers. Quant à la création d’une grande bibliothèque, le collectif y est favorable, à condition que ce nouvel établissement ne remette pas en cause le maillage actuel, ni la rénovation des bibliothèques existantes.
« Nous ne serons pas la caution des fossoyeurs […] du service public »
Après la longue mobilisation menée contre la fermeture de bibliothèques de proximité à Grenoble et ses moult rebondissements, Les bibliothécaires de Grenoble en lutte semblent prêts à engager un nouveau bras de fer avec la Ville, contre le Plan lecture 2025 cette fois : « Nous ne serons pas la caution des fossoyeurs de notre métier et du service public » préviennent-ils.
SC