FIL INFO – Le président du groupe du Rassemblement national à Échirolles a saisi le procureur de la République de Grenoble sur le dossier de l’association Évade. Alexis Jolly s’étonne du niveau de rémunération de son directeur et du niveau de ses émoluments.
Le groupe Rassemblement national d’Échirolles (ex-FN) a saisi le procureur de la République de Grenoble sur le dossier Évade.
L’association, chargée de mettre en œuvre les rythmes scolaires et d’organiser l’accueil des pré-adolescents sur la commune, a fait l’objet de deux rapports de la chambre régionale des comptes ces derniers mois, dont un qui lui a été spécialement consacré.
Dans le collimateur des magistrats financiers, son fonctionnement et notamment ses liens avec la Ville d’Échirolles, dont la subvention représente plus de la moitié du budget de l’association. Une subvention qu’a toujours refusé de voter le groupe RN. Pour son représentant à Échirolles Alexis Jolly, ce sont surtout les émoluments du directeur d’Évade, Gérard Boussetta, qui posent question.
« Des opérations apparemment frauduleuses ont été constatées portant notamment sur une augmentation de salaire de 69 % et des remboursements en liquide d’environ 15 000 euros par an », souligne Alexis Jolly.
15 000 euros de notes de frais par an
Dans sa réponse à la CRC, la Ville d’Échirolles avait justifié l’augmentation de salaire du directeur d’Évade par une évolution de son poste, passé d’un mi-temps à un temps complet. Non sans faire tiquer la CRC. « Rien ne l’établit », avait fait remarquer la chambre pour qui « les paiements indûment versés entre mars 2014 et juin 2017 sont estimés à un montant cumulé de 53 000 euros ».
Quant aux notes de frais, essentiellement des remboursements de restaurants, « une telle somme parait très élevée au regard de l’activité de l’association », relevait la CRC, même s’il est « difficile d’apprécier si ces dépenses ont été engagées dans l’intérêt de l’association ».
L’élu RN n’est pas le seul à s’être étonné de telles pratiques. Un autre citoyen échirollois, ancien élu, Thierry Labelle, a de son côté annoncé porter plainte à la fin du mois. Quant à l’association anti-corruption Anticor, elle a annoncé saisir elle aussi le parquet mais, comme Thierry Labelle, sur des points plus larges que le seul fonctionnement de l’association Évade.
PC