FOCUS – La Ville de Grenoble a décidé d’entreprendre la réhabilitation et la requalification du rez-de-chaussée de la bibliothèque d’étude et du patrimoine. Ses objectifs : ouvrir la bibliothèque sur la ville, y accueillir de nouveaux publics et usages et affirmer sa valeur patrimoniale. Les travaux commenceront en juillet 2019 pour une ouverture au public au début de l’année 2020. Le tout pour 1,2 million d’euros, toutes dépenses confondues.
« Là, on casse tout ! Tout passera dans la salle d’exposition et, là-bas, l’artothèque avec ses vitres sera désormais complètement ouverte sur la ville ! », s’enthousiasme Corinne Bernard, présente au rez-de-chaussée de la grande bibliothèque d’étude et du patrimoine (BEP) de Grenoble avec des responsables du lieu.
Une visite menée au pas de charge par l’adjointe à la culture et dans une certaine euphorie. Celle de la perspective de la prochaine réhabilitation par la Ville de Grenoble de cette partie du bâtiment ouvert en 1960 pour le requalifier. Le projet : en faire un nouveau lieu de vie où il deviendra possible de prendre un café confortablement installé sous la rotonde actuellement inutilisée.
« La première pierre du plan lecture 2018 – 2025 »
Ce “relooking”, qui n’a rien de cosmétique, poursuit trois objectifs : l’ouverture de la bibliothèque sur la ville, l’accueil de nouveaux publics, notamment les jeunes, et l’affirmation de la valeur patrimoniale du bâtiment et de ses très riches collections. Soit 23 km de rayonnages, 20 336 manuscrits, 637 349 livres imprimés anciens dont 113 163 publiés avant 1811.
Quid des travaux ? Ils porteront sur une surface de 780 m2 pour un montant total de 1,2 million d’euros, financé en partenariat avec le ministère de la Culture et le soutien du Département de l’Isère et nécessiteront la fermeture de la bibliothèque Chavant, l’un de ses autres noms.
Pour autant, pas d’inquiétude, ce sera « sans rupture du service public », assure la Ville, la BEP passant le relais aux antennes des quartiers. La raison de ce choix ?
« Nous avions la possibilité de rester ouverts pendant les travaux mais ça nous aurait emmenés jusqu’en 2021. Nous avons préféré fermer de quatre à six mois pour que les travaux avancent vite et sans devoir contraindre le public à évoluer au milieu des gravats », explique Corinne Bernard. Quant à la démolition des premiers murs et cloisons, elle débutera au deuxième semestre de 2019 pour une ouverture au public au début de l’année 2020.
Un premier jalon pour la Ville de Grenoble qui se réjouit de poser là « la première pierre du plan lecture 2018 – 2025 et du réseau de lecture publique de demain ».
De la lumière, plus de lumière !
En quoi va consister ce réaménagement de l’immense hall du vénérable bâtiment ? La rotonde sera donc élargie pour en faire un coin café-lecture complètement ouvert sur l’extérieur, notamment en supprimant tous les barreaux des fenêtres. Le public pourra ainsi évoluer à travers des d’espaces complètement repensés par les architectes de l’agence Groupe Eole d’Échirolles.
La clef de voûte de cette réhabilitation ? De la lumière, plus de lumière ! Telle était l’une des exigences du cahier des charges dont a dû tenir compte l’agence retenue pour le projet.
Mais pas seulement, le confort acoustique et thermique sera particulièrement soigné voire optimal, assure la Ville.
Le résultat ? Une grande salle d’exposition dotée de baies vitrées, tout comme la rotonde et le grand hall d’entrée, côtoiera un espace événementiel pouvant accueillir conférences, rencontres, médiations ainsi qu’une artothèque totalement reconfigurée et, elle aussi, ouverte sur la ville.
Là ne s’arrêtent pas les transformations. « Nous allons nous engager dans un dispositif d’accueil plus proactif sous la forme non pas d’une banque de prêts, comme c’est le cas actuellement, mais sous la forme de petits blocs pour permettre aux agents de se déplacer plus facilement et mieux servir le public », révèle Isabelle Westeel, la directrice de la bibliothèque municipale de Grenoble
« Un lieu emblématique et symbolique »
Quant à Éric Piolle, le maire de Grenoble, il l’affirme, ce projet lui tient à cœur. « Nous sommes là sur un lieu emblématique et symbolique de la transformation de la ville en face de Chavant, du boulevard Lyautey, d’Agutte-Sembat. Emblématique pour cette transformation urbaine et par le retrait de la publicité qui trônait jusqu’alors sur son esplanade, tout autant que pour cette connexion avec la vue sur la tour Perret », s’enflamme l’édile.
L’occasion pour le maire de rappeler deux prochains et importants rendez-vous. L’un prévu le 17 octobre pour la restitution du livre de propositions rédigé par les équipes des bibliothèques de la ville.
Ces dernières feront l’objet, courant novembre, de plusieurs débats avec le public à l’issue desquels le livre se traduira, en janvier 2019, par les orientations de la ville sur le plan lecture 2918 – 2025.
Quant à l’autre date dont il faudra se souvenir, c’est celle de la prochaine exposition organisée par la BEP intitulée Nos mémoires vivent, qui démarrera le 21 novembre.
Joël Kermabon