EN BREF – Le parc Tarze, situé dans le quartier Jean-Macé, pourrait accueillir de nouvelles constructions, aux dépens de la qualité de vie des habitants. Lesquels sont particulièrement remontés contre la Ville qui ne peut ignorer leur attachement au parc puisqu’ils ont à plusieurs reprises exprimé leur désir que celui-ci soit entretenu et dépollué.
Quel avenir pour le parc Tarze, pollué ? Les habitants souhaiteraient le dépolluer. La Sem Innovia et la Ville projettent d’y construire trois bâtiments. DR
À l’angle des rues Villard-de-Lans et Henri-Tarze, le parc Tarze est un espace vert orné de quelques arbres, voisin du centre d’accueil intercommunal, une structure d’hébergement d’urgence.
Certes, le parc n’est pas d’une grande utilité. Il est même déconseillé de s’y balader car il est pollué. Quand le nouvel équipement intercommunal a été construit, il y a six ans, des remblais pollués ont en effet été dégagés et déposés dans le parc.
Les habitants n’ont toutefois jamais douté de pouvoir un jour en avoir de nouveau l’usage. Ils ont par exemple proposé de jardiner dans des bacs, hors sol. La proposition a été refusée… La décontamination des sols est un passage obligé, leur a expliqué la Ville, qui leur a laissé miroiter un temps une possible dépollution à l’aide de plantes. D’où la douche froide quand les habitants ont appris que la Société d’économie mixte (Sem) Innovia convoitait ce terrain pour des projets immobiliers.
« C’est tout de même curieux qu’on laisse depuis des semaines un campement de réfugiés sur ce parc. s’inquiète par ailleurs Julien Minet, président de l’Union de quartier Arago-Jean-Macé-Martyrs. Il y a plein d’enfants qui sont au contact de la terre, et on nous dit que le sol est dangereux ! » La Ville est, selon lui, au courant mais la situation perdure…
« Le quartier se densifie déjà beaucoup »
Informés des projets de l’aménageur Innovia par l’Union de quartier en septembre dernier, les habitants ont décidé de ne pas se laisser faire et de proposer un projet alternatif.
Réunion d’habitants, le 7 septembre 2018, sur le devenir du parc Tarze, quartier Jean Macé à Grenoble. DR
« Ce que l’on ne comprend pas, c’est que le quartier se densifie déjà beaucoup. Nous n’y sommes pas opposés mais toutes les constructions prévues sur ce quartier ne sont même pas encore sorties qu’on veut encore construire sur ce parc, s’étonne Julien Minet, président de l’Union de quartier Arago-Jean-Macé-Martyrs.
« Nous souhaitons vraiment maintenir cet espace vert pour qu’il demeure un lieu convivial, de brassage entre les populations », ajoute le président. Le directeur du centre intercommunal d’hébergement tient le même discours. Et pour cause, le parc pourrait être une respiration bienvenue pour les usagers de son équipement.
La Ville, aux abonnés absents ?
L’implantation de logements et de bureaux à l’endroit du parc signifierait probablement aussi la destruction du mur de l’ancien abattoir bordant l’un des côtés du cadre de verdure. Or ce mur est le dernier vestige du patrimoine ouvrier, auquel les habitants tiennent particulièrement.
Le projet que fomente la Sem est-il au moins conforme au Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) en cours de finalisation ?
Très certainement. Mais alors pourquoi n’a-t-on pas tenu compte du souhait des habitants de le préserver, dans ce PLUI ?
Les habitants veulent à présent savoir à quoi s’en tenir.
Depuis l’été dernier, l’Union de quartier demande une entrevue avec la Ville. Une premier réunion a été annulée. Ne voyant toujours rien venir, un groupe d’habitants a pris la plume pour solliciter une rencontre… et attend toujours.
Séverine Cattiaux