REPORTAGE VIDÉO - Entre 250 et 300 personnes se sont rassemblées ce samedi 6 octobre à Grenoble devant la caserne de Bonne pour manifester leur soutien à l'Aquarius, le navire affrété par l'association SOS Méditerranée. Une « vague orange citoyenne » contre le retrait du pavillon de ce bateau secourant les exilés en perdition, désormais contraint de rester à quai. Les manifestants ont demandé à tous les États d'Europe de respecter leurs obligations de sauvetage en mer.
Caserne de Bonne, 14 h 30. Peu à peu, l'espace central s'emplit de nombreuses personnes toutes ou presque vêtues de t-shirts ou autres vêtements de couleur orange. C'est ce code vestimentaire rappelant la couleur de la coque de l'Aquarius – le bateau de secours des migrants – qu'avait préconisé pour ce rassemblement l'association SOS Méditerranée.
Ce samedi 6 octobre, cette association de secours en mer et Médecin sans frontières avaient en effet appelé à des rassemblements solidaires et apolitiques, dans plusieurs villes de France et d'Europe pour soutenir le navire qu'elle affrète. Et ainsi créer une « vague orange citoyenne ».
L'Aquarius privé de pavillon par les autorités de Gibraltar et du Panama
Dernier navire de sauvetage civil en Méditerranée, l'Aquarius s'est vu retirer son pavillon par les autorités de Gibraltar en août dernier puis, tout récemment, par celles du Panama. Résultat de cette radiation ? Le bâtiment se voit contraint de rester à quai à Marseille, où il avait accosté ce dernier jeudi. Il ne peut ainsi désormais plus mener à bien ses missions de secours aux migrants affrontant les périls d'une traversée en mer sur des embarcations de fortune.
SOS Méditerranée demande aux États européens de respecter leurs obligations
SOS Méditerranée demande aux États européens d'adopter d'urgence toutes les mesures nécessaires permettant à l’Aquarius de reprendre la mer, mais aussi de respecter l'obligation de sauvetage au large. Comment ? À travers un véritable modèle méditerranéen des secours en mer. C'est bien là l'objet de la pétition lancée par l'association qui, à l'heure du rassemblement, avait déjà recueilli près de 195 00 signatures, une semaine à peine après son lancement.
« Nous ne pouvons accepter que des milliers de personnes meurent en mer sous nos yeux, aux portes de l'Europe, sans rien faire. Notre action de sauvetage en mer répond à un impératif moral et légal. Il faut réunir des moyens et agir pour mettre fin à cette tragédie », se révolte Sophie Beau, la directrice générale de SOS Méditerranée France.
Depuis l'an 2000, plus de 50 000 personnes traversant la Méditerranée sont mortes en mer en tentant de rejoindre l'Europe. Un phénomène qui ne fait que s'aggraver notamment dans les eaux internationales au large des côtes libyennes. L'association s’insurge. « Face à l'inacceptable, soyons humains, agissons ! », ne cesse de marteler SOS Méditerranée.
Joël Kermabon